39e éditionLa Bâtie nous invite à explorer l'étrange
Cette année, le festival pluridisciplinaire propose une plongée dans l'univers onirique de l'artiste franco-autrichienne Gisèle Vienne.

Alya Stürenberg Rossi, directrice du festival.
Pour sa 39e édition, du 28 août au 12 septembre, La Bâtie-Festival de Genève va plonger dans l'étrange. La thématique sera incarnée par la chorégraphe, metteur en scène et plasticienne franco-autrichienne Gisèle Vienne, qui viendra avec deux spectacles, une exposition et un court-métrage.
En 2014, La Bâtie explorait le rapport entre réel et fiction avec Milo Rau. Pour 2015, le festival pluridisciplinaire va prendre le contre-pied en proposant l'univers onirique et étrange de Gisèle Vienne, a expliqué mardi 16 juin devant les médias sa directrice, Alya Stürenberg Rossi. «Ce sont deux artistes de la même génération, mais leurs intérêts artistiques ne se rejoignent pas», a-t-elle précisé.
Dans «This is how you will disappear», en ouverture du festival, la grande invitée chorégraphie les tourments de l'âme, tandis que dans «The Ventriloquists Convention», elle met en scène neuf marionnettistes-ventriloques pour un jeu sur différentes voix. Pour sa part, Jonathan Capdevielle, son interprète fétiche, présentera «Saga», un spectacle sur la vie de sa sœur fiancée à un bandit.
Star du théâtre allemand
Dans le fil de la thématique de cette édition, Angélica Liddell présentera ses deux dernières créations qui touchent au mystique. En outre, La Bâtie programme «Dämonen», de Thomas Ostermeier, une plongée dans la folie furieuse de la vie de couple. La star du théâtre allemand revient pour la première fois à Genève depuis ses études dans les années 1990, a relevé Alya Stürenberg Rossi.
Invité en 2013, l'Iranien Amir Reza Koohestani viendra avec «Hearing», sa dernière création. Dans «Le Cromlech», Oscar Gómez Mata proposera au public de construire un monument mégalithique au Musée d'ethnographie. Vincent Thomasset prendra le système de l'offre et la demande à contresens dans «Lettres de non-motivation», et Jérôme Richer utilisera les films pornos comme miroir de notre société.
«Variations Goldberg» à l'accordéon
En danse, Yan Duyvendak montera «Sound of Music», une comédie musicale ave 30 danseurs chorégraphiés par Olivier Dubois. Celui-ci présentera sa deuxième version - sur les douze projetées - du «Sacre du Printemps». Intitulée «Mon Elue noire», elle sera interprétée par la papesse de la danse contemporaine africaine Germaine Acogny, 70 ans, et dont la fille spirituelle, Nadia Beugré, présentera «Legacy».
A noter aussi la venue de tanzmainz, qui figure parmi les meilleurs danseurs contemporains d'Allemagne, selon la directrice du festival. L'ensemble interprétera «Sehnsucht», du Belge Koen Augustijnen, sur les «Variations Goldberg» joués à l'accordéon. En première suisse, Benjamin Verdonck et Pieter Ampe proposeront une chorégraphie météorologique sur les «Quatre Saisons», de Vivaldi.
Unique date en Suisse
Côté musique, La Bâtie programme Peter Rehberg, compositeur des musiques de Gisèle Vienne. Stephan Eicher viendra avec une formation d'automates. Les Belges de Girls in Hawaii joueront à la soirée d'ouverture, tandis que le groupe Aline présentera son second album. Les Londoniennes de Savages se produiront pour leur unique date en Suisse et The Divine Comedy donnera un concert exceptionnel.
La Maison communale de Plainpalais, à nouveau lieu central du festival, abritera plusieurs soirées dansantes, dont une nuit de rave. Parmi les invités figurent l'Allemand DJ Hell, représentant majeur de l'electroclash, et le label Tigersushi Records qui fêtera ses 15 ans.
La billetterie en ligne de l'édition 2015 ouvre mercredi. Le budget de La Bâtie-Festival de Genève se monte à 2,8 millions de francs, dont la moitié provient de la Ville et du canton de Genève. La dernière édition avait attiré 33'400 personnes en seize jours.