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TravailLa Birmanie va redevenir membre de l'OIT

Après 13 ans de restrictions, le pays va redevenir membre à part entière de l'Organisation internationale du travail, et ce juste avant l'arrivée de l'ex-opposante au régime Aung San Suu Kyi à Genève.

Une résolution en faveur de la Birmanie devrait être adoptée vers 18h00 mercredi soir par la Conférence internationale du travail à Genève.

Une résolution en faveur de la Birmanie devrait être adoptée vers 18h00 mercredi soir par la Conférence internationale du travail à Genève.

Keystone

«Une résolution en ce sens devrait être adoptée vers 18h00 (heure suisse) ce soir par la Conférence internationale du travail», l'assemblée générale annuelle de l'OIT, qui se réunit en ce moment à Genève, a indiqué Kari Tapiola, conseiller spécial du directeur général de l'OIT Juan Somavia.

Selon lui, environ 40 syndicats ont été créés en Birmanie depuis le début de l'année, alors qu'ils avaient été complètement interdits sous la junte militaire. En outre, le gouvernement birman a signé en mars avec l'OIT un accord pour l'élimination complète du travail forcé d'ici la fin 2015.

L'OIT avait décidé d'imposer des restrictions à la Birmanie en 1999, en raison de son incapacité à mettre fin aux pratiques de travail forcé, dénoncées par une commission d'enquête de l'organisation. Les militaires forçaient ainsi les Birmans à effectuer des tâches de portage, alors que les autorités civiles les obligeaient à faire des travaux d'infrastructures comme la construction de route.

Durant 13 ans, les contacts n'ont jamais été complètement rompus entre l'OIT et la Birmanie. Un premier accord a été conclu en octobre 2001, pour envoyer une mission de haut niveau afin d'enquêter en toute indépendance sur la situation du travail forcé. Suite à cette enquête, un poste de Chargé de liaison de l'OIT a été créé en Birmanie.

Détérioration dès 2005

La situation se détériore en 2005, avec toujours plus de rapports faisant état de cas de travailleurs forcés. En 2007, un protocole est signé entre l'OIT et la Birmanie permettant aux victimes de travail forcé de présenter une plainte directement auprès du bureau de l'organisation à Rangoon, sans risque de représailles de la junte militaire.

Entre 2007 et 2012, plus de 1.458 plaintes ont été reçues, dont 917 ont été traitées par le Chargé de liaison de l'OIT. En 2011, suite à ces plaintes, 166 militaires ont été condamnés pour avoir violé la loi interdisant le travail forcé et le recrutement de mineurs. Trois d'entre eux sont poursuivis au pénal et deux ont été reconnus coupables et condamnés à des peines de prison. Enfin, en mars dernier, l'OIT et la Birmanie signent un accord qui prévoit l'élimination totale du travail forcé en Birmanie d'ici la fin 2015.

Discours très attendu jeudi

Aung San Suu Kyi va consacrer la première journée de sa tournée européenne à l'OIT jeudi. L'opposante birmane doit prononcer un discours très attendu devant les 4000 personnes participant à la Conférence internationale du travail jeudi matin. Une conférence de presse est prévue en fin de matinée. La 101ème Conférence internationale du travail, qui a commencé le 30 mai, doit terminer ses travaux jeudi.

Après l'OIT, l'opposante birmane se rendra à Berne, où elle rencontrera le ministre des Affaires étrangères Didier Burkhalter, et dînera ensuite avec la présidente de la Confédération , Eveline Widmer-Schlumpf.

(AFP)

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