France: La blague «douteuse» d'un proche de Sarkozy

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FranceLa blague «douteuse» d'un proche de Sarkozy

Les Allemands «nous ont pris nos juifs, ils nous rendent des Arabes», a lancé vendredi Patrick Devedjian lors d'une conférence de presse.

Patrick Devedjian est actuellement président du conseil départemental des Hauts-de-Seine.

Patrick Devedjian est actuellement président du conseil départemental des Hauts-de-Seine.

AFP

«Ils nous ont pris nos juifs, ils nous rendent des Arabes», a lâché vendredi Patrick Devedjian (Les Républicains) lors d'une conférence de presse à la préfecture de région d'Ile-de-France, alors que le préfet Jean-François Carenco évoquait incidemment la situation des réfugiés syriens et irakiens en provenance d'Allemagne que la France s'apprête à accueillir.

Le député des Hauts-de-Seine a rapidement présenté ses excuses dans un tweet pour «cette boutade humoristique (...) effectivement déplacée». «Je la regrette d'autant plus que j'organise moi-même l'accueil des malheureux réfugiés», a-t-il ajouté.

La France s'est engagée à accueillir 24'000 réfugiés sur deux ans, dont un millier ont commencé à arriver depuis mardi en provenance d'Allemagne. Issu d'une famille arménienne, Patrick Devedjian a appartenu dans sa jeunesse à un groupuscule étudiant d'extrême droite, avant de se convertir au libéralisme.

Agé de 71 ans, il a été ministre à plusieurs reprises, à des portefeuilles secondaires, sous les présidences de Jacques Chirac (1995-2007) et Nicolas Sarkozy (2007-2012). Il dirige aujourd'hui les Hauts-de-Seine, le département le plus riche de France, limitrophe de Paris.

A la fin du mandat de Nicolas Sarkozy, alors que les deux hommes s'étaient brouillés, il avait reproché au président une dérive «droitière». Depuis que la chancelière allemande Angela Merkel s'est saisi du dossier des réfugiés syriens, plusieurs voix critiques se sont élevées en France, où subsiste une certaine germanophobie.

«Je pense que ce que fait Mme Merkel c'est un leurre et que nous le paierons cher», a aussi déclaré vendredi le confondateur du Parti de gauche (gauche radicale) Jean-Luc-Mélenchon, accusant d'«opportunisme» la chancelière. Le week-end dernier, la chef de file de l'extrême droite Marine Le Pen avait pour sa part reproché à l'Allemagne de laisser entrer les réfugiés pour avoir des «esclaves» de travail.

(AFP)

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