Marchés financiers: La Bourse suisse résiliente malgré la crise

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Marchés financiersLa Bourse suisse résiliente malgré la crise

Les titres négociés à la Bourse suisse ont dans leur ensemble surmonté la crise pandémique de 2020. La fin d’année affiche des cours plutôt stables malgré la volatilité de certaines des plus grandes cotations tout au long de l’année.

Les économistes sont largement d’accord sur le fait que le ralentissement de l’économie mondiale sera suivi d’une forte reprise au cours de l’année 2021. (Photo d’illustration)

Les économistes sont largement d’accord sur le fait que le ralentissement de l’économie mondiale sera suivi d’une forte reprise au cours de l’année 2021. (Photo d’illustration)

KEYSTONE

Après une année 2018 faiblarde pour la Bourse suisse et un exercice 2019 éblouissant, marqués par une chute des cours de 10% suivie d’une hausse de 25%, 2020 se situe dans la moyenne pluriannuelle. Ce qui aurait pu être considéré comme un coup de mou semble être une preuve de résilience face à une récession économique de grande ampleur.

Toutefois, il ne faut pas oublier les nombreux événements qui ont secoué les marchés boursiers et l’incertitude généralisée qui a provoqué une forte volatilité tout au long de l’année. Lorsque le nouveau coronavirus est apparu à la mi-février, le Swiss Market Index (SMI) a chuté de près d’un tiers en quatre semaines environ à la mi-mars, passant de 11’270 points, son plus haut niveau de l’année, à 7650 points, son plus bas annuel.

Début juin, la barre des 10’000 points avait été dépassée, l’indice vedette de la Bourse suisse remontant même ensuite au-dessus des 10’500. La deuxième vague de contaminations de Covid-19 l’a fait plonger à nouveau entre la mi-septembre à la fin octobre. Dès lors, la perspective de l’homologation imminente des vaccins a «sauvé» l’ambiance et réanimé les espoirs.

Ainsi, le SMI se situe à environ 10’403 points juste avant Noël, ce qui atteste d’une performance annuelle en repli de 2,5%. Corrigé du détachement des dividendes, le SMI a cependant connu une hausse minime. L’indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) a connu une évolution légèrement positive.

Logitech et Lonza, les grands gagnants

Le fournisseur de produits pharmaceutiques Lonza et le fabricant de périphériques informatiques Logitech ont largement bénéficié des conséquences du Covid-19, comme la course aux vaccins ou la généralisation du télétravail. Leurs titres ont ainsi gonflé respectivement d’un peu moins de 60% et plus de 80% par rapport à la fin de l’année 2019.

Bien que distancées, d’autres valeurs vedettes progressent tout de même de 20 à 30% sur un an, comme le chimiste du bâtiment Sika, le logisticien Kühne+Nagel et le spécialiste des arômes et parfums Givaudan.

Au contraire, la liste des perdants est nettement plus longue avec, en tête, le fabricant de semi-conducteurs AMS, suivi du réassureur Swiss Re et du développeur de logiciels bancaires Temenos.

Parmi les poids lourds de l’indice SMI, Novartis a également une année peu fructueuse avec une baisse du cours de quelque 15%, alors que Roche et Nestlé n’ont perdu que quelques points de pourcentage.

En comparaison internationale, le DAX allemand a lui fait un tout petit mieux qu’en 2019 tandis que le CAC 40 français et, de manière encore plus marquée, la Bourse de Londres, ont clairement plongé dans le rouge. Les actions américaines s’en sont mieux sorties, avec en particulier une explosion des valeurs technologiques du Nasdaq.

Résilience

La raison de la résilience des marchés financiers des cours est double. D’une part, les gouvernements ont mis en place de larges plans d’aide aux entreprises affectées par les mesures de confinement, ce qui a permis de sauver de nombreux emplois. D’autre part, les banques centrales ont maintenu voire élargi des politiques monétaires déjà très expansives.

Sur le plan politique, l’élection présidentielle aux États-Unis a éclipsé tout le reste. Les escarmouches qui ont précédé l’élection ont tenu les acteurs du marché boursier en haleine et ont fait osciller les prix dans un sens ou dans l’autre à plusieurs reprises, sans impact majeur pour autant.

Les économistes sont d’ailleurs largement d’accord sur le fait que le ralentissement de l’économie mondiale sera suivi d’une forte reprise au cours de l’année à venir. Les experts sont moins unanimes sur la question de savoir combien de temps il faudra pour revenir au niveau précédent. Pour l’industrie du tourisme, et en particulier pour la branche aérienne, la reprise sera sensiblement plus longue.

(ATS/NXP)

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