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Présidentielle françaiseLa campagne se durcit dans la dernière ligne droite

François Hollande, confiant dans sa victoire, et Nicolas Sarkozy, distancé dans les sondages, durcissent le ton à une semaine du second tour.

Le temps fort de cette semaine sera le débat télévisé de mercredi, première confrontation directe entre les deux hommes depuis 2005

Le temps fort de cette semaine sera le débat télévisé de mercredi, première confrontation directe entre les deux hommes depuis 2005

AFP

"Jamais un scrutin n'aura décidé autant à la fois de la France et de notre Union européenne. Partout, on nous espère, on nous attend!", a lancé M. Hollande à Paris devant 17'000 sympathisants et militants.

"Depuis des mois, les peuples européens regardent vers la France (...) Je sens les positions, les positions des chefs de gouvernement conservateurs évoluer en fonction des pronostics. Nous serons là au rendez-vous!", a-t-il poursuivi.

A Toulouse, Nicolas Sarkozy a fait l'éloge de la Nation et des frontières. Le chef de l'Etat a appelé ses concitoyens à "être fiers d'être français". "Je ne veux pas laisser la France se diluer dans la mondialisation", a-t-il dit à ses partisans.

Débat "rugueux"

Mais le temps fort de la semaine sera le débat télévisé de mercredi, première confrontation directe entre les deux hommes depuis 2005. "Si l'on en juge par le ton et le fond de la campagne, alors le débat sera rugueux. J'y suis prêt", a prévenu M. Hollande.

"Il va falloir que François Hollande fasse ce qu'il déteste: être franc", a lancé le chef de l'Etat, évoquant le débat, qu'il souhaitait même voir multiplié par trois.

Nicolas Sarkozy se retrouve en position de challenger face à son rival constamment donné vainqueur dans les sondages de la course pour devenir le septième président de la Ve République. François Hollande est crédité de 54% à 55% des intentions de vote.

Mobilisation "jamais vue"

Le ton s'est durci ces derniers jours entre les deux candidats. Le score historique de l'extrême droite au premier tour, avec presque 18% des suffrages, a conduit Nicolas Sarkozy à s'aligner sur plusieurs propositions de Marine Le Pen, cheffe de file du Front national.

Cette droitisation de son discours, notamment en matière de sécurité et d'immigration, a été fortement critiquée par la gauche et par plusieurs soutiens du président-candidat. "Il n'y aura pas de ministre du Front national, il n'y aura pas d'accord avec le Front national, ils (ses membres) ne seront pas dans la majorité", s'est défendu M. Sarkozy.

Et de balayer d'un revers de la main les mauvais sondages et d'affirmer qu'il sentait "monter une mobilisation" qu'il "n'a jamais vue dans toute (sa) vie politique". "Il y aura une participation massive", martèle-t-il.

"La pudeur de se taire"

Deux affaires ont fait irruption dans la campagne: les accusations de l'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, et les soupçons de financement illégal par le régime Kadhafi de la campagne présidentielle de M. Sarkozy en 2007.

Le quotidien britannique "The Guardian" a publié ce qu'il a présenté comme une interview de M. Strauss-Kahn (DSK) par le journaliste américain Edward Epstein. L'ancien ministre socialiste y accuse ses adversaires de s'être servis de l'affaire du Sofitel de New York pour faire échouer sa candidature à la présidentielle.

Selon le journaliste américain, DSK "était devenu la principale 'cible' des services français en février ou en mars 2011". M. Sarkozy a rétorqué que DSK "devrait avoir la pudeur de se taire".

L'entourage de DSK a indiqué que cette interview était un montage fait à partir d'un livre à paraître. DSK n'aurait pas accordé l'entretien tel qu'imprimé dans le "Guardian".

"Infamie"

Autre dossier qui perturbe la campagne: le financement de la campagne de 2007 qui avait conduit Nicolas Sarkozy au sommet de l'Etat. Le site d'information Mediapart a publié un document faisant état en 2006 d'un "accord de principe" de Tripoli pour financer à hauteur de 50 millions d'euros la campagne de M. Sarkozy.

Mediapart ne dit pas que le financement a effectivement eu lieu, mais la gauche demande au président de "s'expliquer". Nicolas Sarkozy a dénoncé une "infamie" et accusé Mediapart d'être une "officine au service de la gauche".

Moussa Koussa, ex-chef des services de renseignements extérieurs de la Libye qui vit en exil à Doha, a qualifié dimanche de faux la note révélée par Mediapart. "Toutes ces histoires sont falsifiées", a déclaré M. Koussa, interrogé sur la note portant prétendument sa signature.

(ats)

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