La Chaux-de-Fonds: Des forêts à nettoyer avant le bostryche

Cinquante jours après la tempête qui a balayé La Chaux-de-Fonds, les bûcherons s’activent dans les bois ravagés, tronçonneuse en mains: «Il faut évacuer le bois mort d’épicéa qui attire le bostryche par son odeur», indique Michaël Wille, tandis qu’au bas de la pente du téléski de Chapeau Râblé, l’arrivée du conseiller d’État Laurent Favre est imminente.

À La Chaux-de-Fonds, c’est tout un patrimoine arboricole qui a disparu, avec 1200 arbres déjà morts et 300 condamnés dans les deux ans. La Ville s’est donné pour objectif d’en replanter sur les domaines publics et privés. Les dégâts aux bâtiments, véhicules, animaux et matériel sont en principe couverts par les assurances, mais aussi par l’organisme «Fonds suisse» pour la remise en état des barrières et des pâturages boisés.

«Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé», a écrit le poète Alphonse de Lamartine en 1820. Un seul «hêtre», corrige le forestier. En 2023 à La Chaux-de-Fonds, toute la forêt abattue ne sera pas repeuplée: il s’agira de laisser faire la nature en veillant à la mixité des essences pour obtenir des forêts résistantes.

Dans les forêts, mais aussi dans les pâturages boisés et les domaines agricoles, les conséquences de la tempête sont graves. Après ce qu’il qualifie d’«événement météorologique extrême», le chef du Département du développement territorial et de l’environnement (DDTE) Laurent Favre a détaillé le soutien apporté par l’État aux propriétaires fonciers et agricoles impactés par la tempête.

Laurent Favre est venu dire à La Chaux-de-Fonds que «près de 60 exploitations agricoles ont été particulièrement touchées et 50 000 m3 de bois ont été impactés lors de cet événement d’une intensité exceptionnelle». Un montant de quelque 530 000 francs a été réservé pour appuyer les propriétaires dans les travaux d’exploitation, d’évacuation et de valorisation des bois.

Après avoir collaboré à la sécurisation des arbres dans l’aire urbaine et aux abords des routes, le personnel forestier entreprend les travaux nécessaires au sein des forêts. Les interventions s’articulent prioritairement sur les zones forestières dont la fonction protectrice est reconnue, ainsi que dans les pâturages boisés et les forêts ayant une fonction d’accueil pour la population.

Dans les secteurs moins prioritaires, une partie des bois sera laissée en forêt. «Les bois à terre ou les troncs brisés ont l’avantage de protéger les sols contre l’érosion, sont favorables à la biodiversité forestière et augmentent la fertilité des sols», expliquent les spécialistes. Les arbres évacués seront essentiellement valorisés sous la forme de bois énergie ou de bois d’industrie.

Toutes les forces sont unies à La Chaux-de-Fonds, où l’association «Des arbres pour rêver demain» a récolté un million de francs en un mois, avec comme priorité le reboisement du Bois du Petit-Château et de la piscine des Mélèzes, ainsi que des parcs Gallet, des Crêtets et des Musées.