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FootballLa Coupe des Confédérations 2013, un grand régal saupoudré d'amertume (PAPIER D'ANGLE)

Par Yann BERNAL RIO DE JANEIRO, 01 juil 2013 (AFP) - Le Brésil de Neymar a remporté une Coupe des Confédérations riche en buts et en saveurs mais avare en surprises, jusqu'à celle du chef, la finale de la Seleçao contre l'Espagne (3-0).

DES SAVEURS FORTES Son sourire est sucré mais son jeu bien relevé: Neymar (21 ans), élu Ballon d'Or du tournoi, a pris du poids au bon moment, avant le grand saut à Barcelone et à un an du Mondial. Avec quatre "golaços" (beaux buts), des accélérations saignantes, des gestes de classe et même des fautes, l'attaquant a revêtu avec brio le mythique N.10 brésilien. Avec Fred (5 buts), il a fait monter la sauce d'une Seleçao désormais bien huilée. La recette de Luiz Felipe Scolari ? "Mes équipes jouent avec du coeur, beaucoup de volonté, a souligné Felipao après le chef-d'oeuvre servi en finale. Mes groupes se dépassent pour un objectif et la plupart du temps ça marche". Au menu des réjouissances également, les matches à sensations Italie-Japon (4-3) et Italie-Brésil (4-2), et la demi-heure pendant laquelle les Espagnols ont cuisiné les Uruguayens (2-1), en servant un pur condensé de "toque" (jeu de passes) et des occasions à la louche débouchant sur deux buts. Un seul 0-0 à signaler, un Espagne-Italie néanmoins consistant (0-0 a.p., 7-6 t.a.b.), comme le fut l'autre demi-finale, Brésil-Uruguay (2-1), avec le but de la victoire au dessert (86e minute). Au total, 68 buts ont été inscrits (4,25 par match !), record absolu du tournoi dans sa formule actuelle. Un festin à relativiser par la présence des amateurs tahitiens (24 buts avalés à eux seuls), croqués notamment par l'Espagne (10-0) qui établissait ainsi un nouveau record d'écart de buts dans un match de tournoi Fifa (sélections A), et égalait celui du plus grand nombre de buts marqués par une équipe dans le même cadre (Hongrie-Salvador, 10-1 au Mondial-1982). La Roja a aussi dépassé les 27 matches d'invincibilité en matches de compétition de la France (1994-1999) pour porter sa série record à 29 matches, stoppée en finale. UN GOUT D'INACHEVE L'Espagne a dégusté, engloutie par les Brésiliens dans une finale où ses joueurs semblaient cuits. A l'exception d'Iniesta, Ballon d'Argent du tournoi, les éléments offensifs ont été dans l'ensemble assez fades, que ce soit Xavi, Pedro ou Torres, meilleur buteur du tournoi (5 buts) grâce à son quadruplé contre Tahiti... La Roja avait échoué dans la Coupe des Confédérations 2009, et de nouveau cette année, si bien que c'est l'unique titre qui lui résiste. Mais l'ampleur de sa déconfiture interpelle. Un goût d'inachevé, ou un cycle qui s'achève ? Note aigre-douce pour l'Italie (3e) et l'Uruguay (4e), à l'instar de leurs cadres. Pirlo et Forlan ont fêté leur 100e cape avec appétit: un but sur coup franc et une partie éblouissante pour le milieu italien au Maracana (2-1 contre le Mexique); un but et une passe décisive pour l'attaquant uruguayen dans le match crucial face au Nigeria (2-1). Mais "l'Architecte" a manqué deux matches (mollet) et a tiré la langue contre l'Espagne, tandis que Forlan a dilapidé deux penalties, dans le jeu face au Brésilien Julio Cesar et dans les tirs au but face à l'Italien Buffon. Ce dernier, fébrile face à la Seleçao, s'est régalé ensuite en arrêtant trois tirs au but sur cinq dans la loterie finale pour la 3e place. Bilan demi-sel aussi pour Balotelli, auteur d'un bon premier tour (2 buts et de belles performances) puis forfait. Les seconds couteaux n'auront pu renverser la table. Le Nigeria de Stephen Keshi était encore un peu vert, surtout en défense. Les Japonais d'Alberto Zaccheroni, pourtant enjoués, sont repartis sans le moindre point à se mettre sous la dent. Et le Mexique du contesté José Manuel de la Torre, qui crie famine cette année avec ses 0-0, est resté à plat, hormis son "Chicharito" (pois sauteur), Javier Hernandez (3 buts). Les Tahitiens, déjà heureux de participer, ont marqué un but (contre le Nigeria, 1-6) au goût de cerise sans le gâteau. ybl/stt/bpa

(AFP)

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