ConfinementLa drogue à l’origine d’un boom de psychoses chez l’adulte
Des chercheurs commencent à établir un lien entre la consommation de substances psychoactives et le développement d’états psychotiques chez des personnes sans antécédents.

- par
- Laura Juliano

De plus en plus d’adultes âgés de 35 à 44 ans depuis le début de la pandémie développent des psychoses qui touchaient surtout des adolescents.
Dès le début de la pandémie, le constat est vite tombé. Le nombre de patients nécessitant une prise en charge en unité psychiatrique a augmenté et leur profil s’est diversifié. Si d’emblée on aurait tendance à pointer le climat anxiogène lié au confinement, il n’est pas le seul coupable. Du moins, pas directement.
Pourtant sans antécédents
Un phénomène inhabituel a mis la puce à l’oreille aux chercheurs: des psychoses qui d’ordinaire se déclarent chez l’adolescent ou le jeune adulte frappent désormais des adultes âgés de 35 à 44 ans, pourtant sans antécédents.
Dans un reportage, le journaliste canadien Michael Gorman s’est penché sur la question pour CBC. «Généralement, nous observons le premier épisode de psychose chez les adolescents ou les jeunes de 20 ans. Il est très inhabituel de voir des personnes sans antécédents psychiatriques développer une première psychose dans la trentaine ou la quarantaine», lui a expliqué le Dr Jason Morrison, chef intérimaire de la psychiatrie pour la zone sanitaire centrale en Nouvelle-Écosse.
Cannabis, cocaïne et confinement
L’un des facteurs pouvant contribuer au développement de maladies psychiatriques est la fréquence de consommations de substances psychoactives. L’utilisation du cannabis et de la cocaïne a augmenté d’une manière fulgurante depuis les premiers confinements. C’est ce qui a poussé l’équipe du Dr Morrison à mener une étude plus approfondie sur cette corrélation.
Les experts nuancent toutefois rappelant que ces nouveaux patients souffraient peut-être déjà de troubles qui n’avaient pas été déclarés avant. La drogue, utilisée comme une manière de remédier au stress ambiant de la pandémie, peut pour certains avoir révélé des pathologies antérieures.
Cibler les 35-44 ans
À ce jour, les études soulignant une augmentation de consommation de drogues en temps de pandémie concernaient surtout les adolescents et les jeunes adultes.
Difficile, donc de faire le lien aujourd’hui pour les patients adultes. Pour les experts, la prochaine étape sera de cibler davantage les 35-44 ans, afin de mieux comprendre l’enjeu mais aussi de les sensibiliser davantage.