autoLa F-Type Coupé remet Jaguar dans la course des sportives
Plusieurs Jaguar ont eu des versions musclées, mais elles ne pouvaient faire oublier la fameuse Type-E. Capot interminable, ligne unique, ce mythe devait avoir une succession. Après le roadster, voici la F-Type Coupé. Superbe.
- par
- Gil Egger

La silhouette affinée, féline et d'une rare fluidité, la F-Type Coupé reprend certains codes de l'ancêtre Type E pour positionner clairement la marque dans le segment convoité des sportives de classe.
Dernier «droite-gauche» avant la ligne droite, en troisième, l'instructeur crie «go!» Pied au fond, quatrième, cinquième, sixième, septième, huitième, on dépasse les 250 km/h. «Brake!» Sans souci, les freins en carbone céramique (une option) ralentissent la voiture, faisant mugir les pneus, pour passer l'épingle à 60 km/h. Rien de tel que d'aligner quelques tours de circuit, au volant, avec un pilote pour mentor, afin de découvrir les réelles qualités d'une auto aux prétentions sportives. Attention, risque élevé d'addiction!
Un tempérament plus extrême que le roadster
Les ventes de la version coupé devraient dépasser celles du roadster, présenté en premier. Jaguar a décidé d'offrir tous les plaisirs et la variante fermée est la seule à arborer la lettre «R» qui orne les calandres de ses modèles les plus puissants. La F-Type Coupé R développe 550 ch, 50 de plus que le roadster le plus musclé. Le V8 suralimenté accélère comme une fusée, aidé par un couple phénoménal disponible à bas régime. C'est cette version que nous avons testée sur circuit, les patrons de Jaguar pensent qu'elle réalisera le tiers des ventes du Coupé. Auparavant, celle animée par le V6, portant la lettre «S», nous a déjà démontré un caractère bien trempé. Pour ceux qui n'ont que peu d'attirance pour les parcours de compétition, les 340 ch de la F-Type de base suffiront largement. C'est d'ailleurs celle que choisissent la majorité des acquéreurs de la décapotable. Les trois quarts d'entre eux sont nouveaux, faisant des infidélités aux Porsche 911 et Mercedes-Benz SL notamment. Une proportion qui devrait atteindre 90% pour le coupé.
Dire que la marque au félin a des ambitions est un euphémisme: avec un +42% de progression des ventes en un an, elle a de quoi montrer les dents. La plate-forme en aluminium, modulaire, va d'ailleurs servir de base à la berline de taille moyenne XE, plus petite que la XF, concurrente des BMW Série 3 et Mercedes Classe C, ainsi qu'à un SUV, appelé pour le moment CX -17. L'histoire s'est déroulée en trois phases depuis le rachat par le groupe indien Tata: de 2006 à 2010, il s'est agi de renforcer les fondamentaux, en 2011 et 2012 d'optimiser la gamme existante, depuis l'an dernier de créer des produits novateurs. Attendons la suite avec gourmandise…
Le recours à l'aluminium a demandé des efforts de conception, notamment sur le plan de la rigidité. Elle atteint des sommets et l'ingénierie s'est donc employée à simplifier les formes. La carrosserie du côté de la voiture est par exemple réalisée en une seule pièce.
Fonctions high-tech
Les technologies embarquées sont variables selon les modèles et les options, comme toujours nombreuses. Citons le différentiel à glissement limité, ou piloté électroniquement. La trajectoire est corrigée par une action directe des freins sur une ou plusieurs roues. Sur un petit circuit dûment arrosé, il faut avouer que le dispositif a de quoi étonner. La voiture commence à partir de l'arrière, mais est rapidement remise dans le droit chemin, laissant le plaisir et conservant la sécurité.
Pour le conducteur, l'adaptation est très vaste. Tirez le levier à gauche, et c'est le mode sport qui s'active. Enclenchez un interrupteur et la voiture se met en mode dynamique: les surveillances se font discrètes, au contraire de l'échappement, tout ouvert, qui laisse passer les sons rageurs du moteur. La direction devient plus directe, les suspensions, déjà fermes, encore plus rigides. Et en avant l'attaque des virages les plus ardus! L'écran tactile permet de peaufiner la configuration du châssis selon ses goûts.
Un des slogans de Jaguar était «The cat is back»: effectivement, le retour du félin est pour le moins spectaculaire, avec la plus sportive de toutes les automobiles créées sous le label bondissant.