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JusticeLa famille de la victime recourt contre l'acquittement de Ségalat

A l'instar du Ministère public vaudois, les parties civiles font appel de l'acquittement de Laurent Ségalat du meurtre de sa belle-mère, prononcé le 1er juin dernier par le Tribunal criminel de La Côte.

Jacques Barillon ( au centre) avocat de la famille de la victime avec la soeur et la belle soeur de la victime, le 23 mai dernier.

Jacques Barillon ( au centre) avocat de la famille de la victime avec la soeur et la belle soeur de la victime, le 23 mai dernier.

Keystone

Le recours a été déposé jeudi, dernier jour du délai, indique Jacques Barillon, avocat de la famille de la victime.

Le Tribunal criminel «a considéré qu'il était établi que feu Catherine Ségalat, n'avait pas été victime d'une chute accidentelle, mais au contraire, d'une agression caractérisée, autrement dit d'un homicide», souligne Jacques Barillon dans son communiqué.

Sept jours de procès

Catherine Ségalat, municipale, a été retrouvée le 9 janvier 2010 par son beau-fils au pied d'un escalier à son domicile de Vaux-sur- Morges. Laurent Ségalat, 48 ans, a été accusé de meurtre, avant d'être acquitté au terme de sept jours de procès à Renens (VD). Il a toujours clamé son innocence.

Lundi dernier, le procureur général du canton de Vaud, Eric Cottier, avait déjà indiqué qu'il n'était «pas d'accord» avec le jugement rendu et qu'il ferait appel. Il n'en avait pas dit davantage, se refusant à dévoiler l'argumentation de son recours. Il avait requis 16 ans de prison, tout en reconnaissant que le mobile et le déroulement exact du crime restaient inconnus.

Pas se soustraire

Selon Stefan Disch, un des trois avocats de la défense, Laurent Ségalat, qui vit en France, ne soustraira pas à la justice vaudoise. Il viendra à ce second procès, même s'il voit dans ces appels «une forme d'acharnement».

«On est assez serein», poursuit Me Disch. «Tout ce qui pouvait être fait a été fait» durant le procès. Tous les témoins ont été entendus, la totalité des experts ont été interrogés, toutes les pièces techniques ont été écoutées ou visionnées: il paraît difficile de refaire quelque chose de mieux au niveau de l'instruction en deuxième instance, relève l'avocat.

Confiance et sérénité

«Nous attendons le second procès avec confiance et sérénité. Confiance dans la justice suisse et sérénité absolue de mon client. Le premier procès a été exemplaire, je suis sûr que le second le sera», a déclaré de son côté Gilles-Jean Portejoie, l'avocat français de Laurent Ségalat. Dans ses considérants publiés le 22 juin, le Tribunal criminel de Nyon a souligné que l'acquittement de Laurent Ségalat s'imposait. Si, à l'issue des débats, le juge ne parvient pas à se forger une conviction excluant tout doute sérieux, la présomption d'innocence doit prévaloir, relève le président Jean-Pierre Lador.

«Un doute sérieux»

Dans le cas présent, le tribunal est «convaincu» que la municipale de Vaux-sur-Morges a «bel et bien fait l'objet d'une agression» qui a provoqué une importante hémorragie, puis son décès. Il existe cependant «un doute sérieux» sur le déroulement des faits et sur l'implication du prévenu, un doute qui doit lui profiter, écrit la Cour. Le procès en appel ne devrait pas se tenir avant plusieurs mois, selon Me Disch.

(ATS)

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