PartenariatLa Fondation Partage ou la lutte continue contre la précarité
La banque alimentaire genevoise, soutenue par la Loterie Romande, fait face à une augmentation drastique de la pauvreté depuis 2016. Et l’apparition de la pandémie a encore aggravé la situation.
- par
- Victor Fingal

La récolte d’aliments et de produits hygiéniques lors des Samedi du partage des 27 et 28 novembre dernier a permis d’engranger 275 tonnes de produits divers. Un record qui prouve combien les Genevois sont attachés à la mission de leur banque alimentaire.
Les chiffres donnent le tournis. Depuis mars dernier, avec l’arrivée du Covid19, le nombre de bénéficiaires de la Fondation Partage, de fait la banque alimentaire genevoise, a passé de 8000 par semaine à 16 000 aujourd’hui. Mais l’augmentation de la pauvreté ne date pas de l’apparition de la pandémie. «Des familles, des personnes seules qui sont de plus en plus dans la précarité, souligne Marc Nobs, le directeur de Partage, nous le constatons depuis 2016. La raison principale, l’apparition en force des working poor, ces ménages dont certains membres travaillent mais dont le salaire ne suffit pas à faire bouillir la marmite. Le coronavirus a encore accéléré le processus.»
La banque alimentaire ne distribue pas directement aux bénéficiaires les quelque 800 tonnes de denrées alimentaires et de produits d’hygiène qu’elle a récoltées en une année. Mais elle les livre à une cinquantaine d’associations caritatives et services sociaux du canton de Genève. Ainsi, plus de 5000 colis sont confectionnés par Partage avec l’aide précieuse de bénévoles. Dans les paquets, des produits faciles à conserver, comme les huiles, les pâtes, les produits secs, les conserves mais aussi des fruits et des légumes, sans oublier des produits hygiéniques divers, comme les couches-culottes pour les familles avec petits enfants.
Près d’une centaine de fournisseurs, dont la grande distribution, offrent une partie de leurs invendus à la banque alimentaire. De plus, le Samedi du partage des 27 et 28 novembre dernier, où les clients de magasins sont mis à contribution, a permis d’engranger 275 tonnes de produits divers, soit 91 tonnes de plus qu’en 2019. Un bel élan de solidarité des Genevois, mais qui ne suffit pas, même ajouté à la récolte habituelle, de faire face à la demande.
La Loterie Romande permet l’achat de produits indispensables
«Pour l’achat de denrées fraîches, mais aussi d’autres articles nécessaires à la confection d’un colis équilibré, nous devons encore acheter pour 31 fr. 69 de produits divers dont 13 francs de produits frais, ajoute Marc Nobs. Dans ce contexte, nous sommes dépendants des dons en espèces, et c’est là que la Loterie Romande, nous apporte, année après année, un soutien indispensable.»