CourseLa «formule 1» électrique va passer la deuxième
Le modèle économique de la formula E représente une fraction du coût des grands prix de F1 traditionnels. Le bilan de la première saison est de bon augure.
- par
- Gil Egger
La premièrformule saison des «formule 1 électriques», ou formula E, s'est terminée en apothéose dimanche dernier à Londres. Un circuit en ville, dans un parc. Sans bruit autre que le sifflement des moteurs. Pour la première fois, il est possible d'assister à une compétition de haut niveau en discutant. Et sans émissions de CO2 pendant la course. Autre fait intéressant: le budget d'une écurie n'est que de 5?millions, contre près de cent fois plus pour la catégorie reine, la F1.
La mayonnaise a pris. En Suisse, de nombreux passionnés se réjouissent à la perspective d'assister à une vraie compétition, réunissant des pilotes de renom, dans une ville comme Lugano, puisque c'est elle qui semble la mieux placée, au grand dam de Lausanne («Le Matin Dimanche» du 28 juin 2015).
Pourtant, dans une dernière épreuve palpitante, le Vaudois Sébastien Buemi sur la e-dams-Renault a bien failli devenir le premier champion du monde de l'histoire, il s'est classé deuxième, à un point du Brésilien Nelson Piquet Jr (Nextev-TCR). Les tentatives pour dépasser Bruno Senna, neveu du triple champion du monde de F1 Ayrton Senna, n'ont pas abouti. Passionnant! Cette deuxième place au classement final n'a pas empêché l'écurie e.dams-Renault d'être la première sacrée championne de la discipline.
De nouvelles écuries attendues
L'avenir? Le patron de l'Alliance Renault-Nissan a réitéré son soutien fervent à cette compétition. Il s'est notamment réjoui de voir le grand nombre de spectateurs présents tout au long du circuit londonien. Les Renault Zoé, la Nissan Leaf, purement électriques, bénéficient évidemment de l'audience du championnat naissant.
L'année prochaine, des écuries plus fortement identifiées à d'autres marques seront actives. DS a annoncé sa venue, associée à Virgin. La voiture de sécurité était une BMW i8 et des démonstrations de la i3 avaient lieu, ce qui permet d'espérer un éventuel engagement de la firme bavaroise. Car le règlement change. Le moteur était unique cette année, fabriqué par McLaren, la chaîne d'énergie provenait de Williams, alors que Renault assurait l'intégration. La liberté laissée pour la saison 2, débutant cet automne, va ouvrir la compétition et faire avancer la recherche, ce qui profitera aux voitures de production. Les budgets pourraient prendre l'ascenseur et atteindre dix millions, très loin des centaines de millions que coûte la F1. La volonté de la FIA consiste à proposer une compétition abordable, compatible avec les villes et spectaculaire.
La mobilité électrique a un rôle indéniable à jouer, en particulier en milieu urbain. Elle ne s'imposera clairement que lorsqu'elle ira au-delà. Pour Carlos Ghosn, l'enjeu de son développement repose sur un réseau de bornes de recharge étendu. Conscient que les ventes sont actuellement conditionnées par les aides étatiques, il estime néanmoins que l'inquiétude ressentie par l'autonomie réduite et l'incertitude de trouver de quoi poursuivre sa route s'estompera à mesure que le réseau s'étoffera. Cela donnera une vraie chance aux voitures électriques. Leader, l'Alliance Renault-Nissan vient d'ailleurs de fêter la commercialisation de la deux cent cinquante millième.