SyrieLa France propose un cessez-le-feu à Alep
Après l'échec de l'accord américano-russe, c'est au tour de la France de proposer une résolution sur la Syrie visant un retour au calme.
Le Conseil de sécurité de l'ONU étudiait lundi un projet français de résolution sur la Syrie visant à instaurer un cessez-le-feu à Alep, ville bombardée sans relâche par le régime syrien et son allié russe depuis l'échec de l'accord américano-russe. Les 15 membres du Conseil de sécurité pourraient voter cette semaine sur le texte français, obtenu lundi par l'AFP, selon des diplomates.
Il s'agit de la dernière tentative en date pour que Damas et Moscou cessent leurs frappes sur Alep, où le plus grand hôpital de la partie rebelle de la ville a été détruit selon des ONG, depuis que l'accord américano-russe du 9 septembre a volé en éclats.
Tenter ce qui est humainement possible
«C'est notre responsabilité de tenter tout ce qui est humainement possible» pour obtenir l'accord du Conseil autour d'un texte qui vise à «mettre un terme au martyre d'Alep», a déclaré à l'AFP l'ambassadeur français à l'ONU François Delattre.
Les cinq membres permanents du Conseil, qui ont droit de veto (Etats-Unis, Russie, Royaume-uni, France, Chine), se sont déjà réunis vendredi pour discuter de cette proposition.
La Russie à cette réunion n'avait pas rejeté a priori le texte, demandant du temps pour l'examiner en détails.
La Russie mise en accusation
La Russie a été mise en accusation au Conseil de sécurité pour sa participation au bombardement d'Alep et les relations entre Américains et Russes, qui se rejettent mutuellement la responsabilité de l'échec de la trêve, se sont nettement détériorées.
Le texte appelle à rétablir un cessez-le-feu, conformément à l'accord américano-russe, afin de permettre un accès humanitaire sans entraves à la population assiégée des quartiers rebelles d'Alep, et à interrompre les survols de la ville par des appareils militaires.
Il menace de prendre d'«autres initiatives» s'il n'est pas respecté, mais il n'évoque pas le chapitre 7 de la charte de l'ONU autorisant l'usage de la force et l'adoption de sanctions.
Un «mécanisme de supervision»
Un «mécanisme de supervision» de la trêve est aussi prévu, auquel participeraient des experts venus de plusieurs des pays membres du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS).
Le GISS est né à l'automne 2015 à Vienne et se compose de 17 pays et trois organisations multilatérales, soutiens de l'opposition syrienne et du régime de Damas. Ce groupe est co-présidé par les Etats-Unis et la Russie et comprend aussi l'Iran, l'Arabie saoudite et les puissances européennes.
La Russie opposée au texte français
La Russie a indiqué lundi qu'elle ne soutenait pas un projet français à l'ONU de résolution sur la Syrie visant à instaurer un cessez-le-feu à Alep, actuellement étudié par les quinze pays du Conseil de sécurité. «Nous ne soutenons pas, par principe, ce genre de mesures politisées destinées à utiliser le Conseil de sécurité pour accentuer la pression sur la Syrie et la Russie», a affirmé un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, cité par les agences de presse russes, sans dire cependant si Moscou allait mettre son veto.