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MaladieLa grippe progresse en Suisse

Elle est arrivée en retard, mais elle s'est bien rattrapée depuis: l'épidémie de grippe continue à progresser en Suisse. Le vaccin est moins efficace.

Le vaccin se révèle moins efficace face à l'épidémie de grippe.

Le vaccin se révèle moins efficace face à l'épidémie de grippe.

Keystone

L'épidémie de grippe progresse encore en Suisse car elle a tardé à se déclarer cet hiver.

Dès lors, davantage de gens vaccinés souffrent de la maladie, signale Claire-Anne Siegrist, directrice du Centre de vaccinologie des HUG à Genève. Ils restent toutefois protégés d'éventuelles complications.

La semaine passée, 231 consultations pour 100'000 habitants ont concerné une affection grippale, indique jeudi le bulletin de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Par comparaison, les médecins du système de surveillance Sentinella avaient rapporté 210 cas la semaine précédente et 158 celle d'avant.

La maladie touche notamment les enfants de moins de 4 ans et les jeunes gens. Elle est largement répandue en Suisse. Le seuil épidémique a été franchi il y a un mois, soit cinq semaines plus tard que l'hiver passé et douze semaines plus tard que l'hiver précédent.

Une épidémie de grippe tardive n'est pas inhabituelle, relativise Mme Siegrist, contactée par l'ats. La maladie débarque ordinairement entre décembre et mars, et le plus souvent en janvier.

«Nous constatons que par rapport à l'hiver 2011 il y a davantage de personnes vaccinées qui souffrent de la grippe», dit-elle. «Cela traduit le fait qu'en Suisse, comme en Europe, circulent de nouvelles mutations des virus qui ne sont pas bien reconnues par le vaccin. Le problème n'est pas nouveau.»

Vaccin protecteur

Plus on est éloigné de la vaccination, qui se fait habituellement en automne, plus le taux d'anticorps a pu diminuer. Revenant sur une information de la Tribune de Genève de samedi passé, Mme Siegrist confirme que le vaccin innoculé en octobre risque d'être moins efficace en mars «en particulier pour les personnes âgées ou fragilisées.»

Le plus important toutefois reste que le vaccin va les protéger d'éventuelles complications. Ce sont par exemple la pneumonie, voire une aggravation des insuffisances cardiaques ou respiratoires chez des personnes qui en souffrent déjà.

Nouvelles pistes

Actuellement deux types de vaccins permettent d'être protégés même contre les souches ayant muté. L'un se présente sous forme de spray nasal contenant un virus vivant atténué. Il sera disponible en Europe l'hiver prochain mais pas en Suisse dans l'immédiat, explique Mme Siegrist. «Il marche très bien chez les enfants».

L'autre vaccin contient des adjuvants pour améliorer la réponse immunitaire. Il est en cours d'évaluation pour tester son efficacité et son innocuité en cas d'utilisation prolongée. «Il est cependant déjà commercialisé en Suisse mais uniquement pour les personnes de plus de 65 ans», précise Claire-Anne Siegrist.

Trois virus

Trois virus composent le vaccin contre la grippe. Chaque année en février, l'Organisation mondiale de la santé en choisit les souches pour préparer le vaccin de l'hiver suivant. Entre-temps, ces souches peuvent «dériver» (évoluer).

Quoi qu'il en soit, se vacciner reste très utile, notamment pour les personnes particulièrement vulnérables, comme les enfants et les personnes âgées ou immunodéficientes. Pour être efficace, il doit être innoculé avant que la personne soit atteinte par la grippe.

(ats)

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