Publié

Mort d'ArafatLa justice française n'a pas contacté les experts du CHUV

Les juges français seront chargés de l'enquête sur la mort du dirigeant historique palestinien à Ramallah, où il est inhumé. Le CHUV n'a pas été contacté par la justice de l'Hexagone.

Le couple Arafat. La veuve du dirigeant historique palestinien avait déposé plainte contre X pour «assassinat» à Nanterre, en France.

Le couple Arafat. La veuve du dirigeant historique palestinien avait déposé plainte contre X pour «assassinat» à Nanterre, en France.

ARCHIVES, AFP

Le chef de la commission d'enquête palestinienne sur la mort de Yasser Arafat a approuvé mercredi la venue de juges d'instruction français. Ils seront chargés de l'enquête sur la mort du dirigeant historique palestinien à Ramallah, où il est inhumé. Le CHUV n'a pas été contacté par la justice française.

Les juges français enquêtent sur la thèse d'un possible empoisonnement après la découverte de polonium sur des effets personnels du défunt président palestinien. Ils ont demandé à se rendre à Ramallah, pour y procéder à des prélèvements, a annoncé dans un communiqué, Souha Arafat, sa veuve.

Invité par l'Autorité palestinienne à rechercher d'éventuelles traces de polonium, le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) n'a pas été contacté par les autorités judiciaires françaises. "Le recours des juges d'instruction français à une police scientifique française est la solution qui semble se dessiner", a estimé le porte-parole du CHUV Darcy Christen.

L'établissement vaudois ne ferme pas la porte. Il pose deux conditions toutefois. "Premièrement, nous devons être présents dès le début des analyses", explique M. Christen. "Venir après coup constitue un non-sens scientifique. Deuxièmement, nous estimons qu'il est inutile d'effectuer des analyses au-delà des mois d'octobre et novembre. La traçabilité du pollonium diminue de moitié tous les 138 jours", précise le porte-parole du CHUV.

Thèse d'un empoisonnement

Fin juillet, Mme Arafat avait déposé plainte contre X pour "assassinat" à Nanterre en France. Cette plainte contre inconnu pour assassinat n'accuse personne: ni Etat, ni groupement, ni individu. Elle n'a d'autre objet que "d'établir la vérité en mémoire de leur mari et père", ont écrit Mme Arafat et sa fille.

Une information judiciaire a été ouverte fin août et confiée à trois juges d'instruction de Nanterre. La thèse d'un empoisonnement du dirigeant palestinien a retrouvé du crédit après la diffusion en juillet d'un documentaire d'Al-Jazeera. La mort de Yasser Arafat le 11 novembre 2004 à l'hôpital militaire français de Percy n'a jamais été élucidée.

La chaîne arabe a fait analyser des échantillons biologiques prélevés sur les effets personnels d'Arafat par l'Institut de Lausanne. Une "quantité anormale de polonium", substance radioactive hautement toxique, a été découverte.

(ats)

Ton opinion