MotocyclismeLa mission de Valentino Rossi
Le maître va devoir faire la morale à ses élèves. Pour qu’ils soient plus calmes… après les courses!
- par
- Jean-Claude Schertenleib

Petite leçon de commémoration
Valentino Rossi a inventé, il y a de longues années de cela, une nouvelle façon de commémorer ses exploits. À Jerez de la Frontera, le maître a encore bluffé tout le monde en s’arrêtant dans son tour d’honneur, en grimpant sur les pneus et en saluant… les tribunes vides: «Pour moi, c’est un endroit particulier, là où j’ai fait quelques-unes de mes plus belles célébrations» – on se souvient notamment l’avoir vu entrer dans une cabine de WC pour aller se soulager après une victoire!
«Aujourd’hui, parce qu’il n’y avait pas de spectateurs, ce fut un geste virtuel», rigole le troisième de la course MotoGP.
Peu auparavant, son demi-frère Luca Marini et l’un de ses protégés, Marco Bezzecchi, étaient tombés dans leur tour d’honneur en voulant se féliciter, après leur double podium en Moto2!
«Et il y a eu pire, Celestino (Vietti, troisième en Moto3), en voulant faire éclater son magnum de vin mousseux sur le podium, a non seulement cassé sa bouteille, mais il s’est ouvert la main: 22 points de suture! Moralité: je vais leur demander de se calmer dans le futur», sourit Rossi.
Alerte sur les moteurs chez Yamaha
Il y a une semaine, Valentino Rossi était contraint à l’abandon, sur un problème mécanique: «A ceux qui ont cru que j’avais jeté les gants, parce que je n’y arrivais pas, je rappellerai que jamais, durant ma carrière, j’ai renoncé alors que ma moto fonctionnait encore.»
Hier, c’est Franco Morbidelli qui a vu son moteur s’arrêter, alors qu’il venait d’entrer dans le top 3. Et samedi matin, lors de la troisième séance d’essais libres, Maverick Viñales a eu une sérieuse alerte: «Soudainement, le moteur a émis un drôle de bruit, je suis immédiatement rentré à mon stand.»
Les pilotes des M1 ont-ils du souci à se faire, dans la mesure où ils n’ont droit, cette année, pour les 13 courses prévues, qu’à cinq moteurs? «Nous avons assez d’ingénieurs au Japon pour répondre à la question et trouver la solution; personnellement, je n’ai pas eu le moindre problème depuis le début de la saison», rappelle le vainqueur du jour et leader du championnat avec la note maximale, Fabio Quartararo.
La phrase du jour

Fabio Quartararo.
«Je pense qu’en ce moment, en France, ma famille et mes proches doivent déjà être bien lancés»: c’est vrai que du côté de Nice, les marchands de champagne doivent faire de bonnes affaires depuis une semaine!
61,1 degrés, l’après-midi
Samedi après-midi, au moment des qualifications MotoGP, les ingénieurs de chez Michelin, le fournisseur officiel de la catégorie-reine (c’est Dunlop qui équipe les teams Moto2 et Moto3) ont mesuré une chaleur au sol de 61,1 degrés, la plus grande de tous les temps.
À Jerez de la Frontera, les conditions étaient dantesques ces deux dernières semaines et elles ont eu des conséquences sur le Zurichois Jesko Raffin: le pilote de la NTS Moto2 a été saisi d’un malaise après le warm-up et après consultation des médecins du GP, il a décidé de renoncer à la course: «Pour nous, la sécurité et la santé de nos pilotes est bien sûr prioritaire», explique le manager du team de Raffin, le Néerlandais Jarno Janssen.
Dans l’histoire des GP, on rappellera qu’un pilote de side-car avait à l’époque dû être mis sous assistance respiratoire à la fin d’une course, à Assen et qu’à Shah Alam (Malaisie) en 1992, deux pilotes 250 cm3 étaient tombés en course, parce qu’ils avaient perdu connaissance en roulant.
Lors de ce GP d’Andalousie, le deuxième de la course MotoGP, Maverick Viñales, a lui aussi souffert: «À un moment donné, quand nous roulions en peloton serré, avec la chaleur supplémentaire des moteurs, je me suis senti mal, je n’arrivais plus à respirer.»
Dominique Aegerter, star médiatique
C’est un confrère alémanique qui l’affirme: «Si Domi continue de gagner des courses MotoE et qu’il remporte le titre – la moto électrique a cette année le statut de Coupe du monde -, je parie qu’il aura plus de retombées médiatiques que Tom Lüthi en Moto2.» Si la MotoE est toujours raillée par les purs et durs qui affirment qu’ils ne regardent pas les courses – ils ont tort, car c’est un vrai spectacle -, il ne faut jamais oublier que peu importe la catégorie, pour le grand public, une victoire sera toujours plus importante… qu’une septième place!