IntempériesLa neige fondue s’ajoute à la pluie: gare aux inondations!
Aux risques d’avalanche en montagne s’ajoute le risque de crues en plaine. Le point avec Frédéric Glassey, météorologue à MeteoNews.

- par
- Vincent Donzé

Un barrage boudin a été monté à St-Blaise, ruelle des Voûtes.
L’alerte inondation est maximale à St-Blaise (NE), suite aux fortes pluies de jeudi «et qui vont durer quelques jours encore», selon la commune. Le Ruau déborde. Ce ruisseau a franchi son lit à divers endroits. Jeudi, le sous-voie de la ruelle du Lac a été jugé «dangereux». Il a été fermé.
Pompiers et policiers ont été interpellés. L’État aussi, et c’est tant mieux: «Anticiper, c’est la meilleure attitude: il faut se montrer prudent et prévenant», commente Frédéric Glassey, météorologue à MeteoNews. Si la situation est préoccupante et le restera ces prochains jours, c’est parce que les fortes pluies s’ajoutent à la fonte des neiges, en raison du redoux. Mais la montée des eaux est progressive, pas comme dans le cas d’un violent orage.
Ce matin, il faisait 4 degrés à «La Chaux-de-Fonds, 8° à Neuchâtel. «Avec la douceur et le vent, la neige fondra en 48 à 72 heures. C’est un phénomène qui se produit normalement à la fin de l’hiver, quand la couche de neige est moins épaisse», constate Frédéric Glassey. À la douceur et au vent s’ajoute la pluie: «un jour de pluie fait fondre autant de neige qu’une semaine de soleil», compare le météorologue de MeteoNews.
Le phénomène touche l’ensemble du pays: «Aucune région n’est épargnée», avertit Frédéric Glassey. La pluviométrie était importante partout. Depuis le début du mois, entre 100 et 150 millimètres d’eau sont tombés à St-Blaise et jusqu’à 540 mm au Säntis (AR), soit l’équivalent de cinq à sept mètres de neige. «Quarante centimètres de neige accumulée qui fondent font 40 millimètres d’eau», précise le météorologue.
Un coup de froid était attendu pour dimanche, qui aurait stoppé la fonte des neiges, mais il ne se produira pas! Tout au plus y aura-t-il une accalmie, comme la nuit prochaine. Deux petits répits qui éviteront peut-être d’importantes inondations.
La bonne nouvelle, puisqu’il y en a une? «Qu’on ne dise plus qu’il n’a plus d’hiver!» ironise Frédéric Glassey. Plus sérieusement: «Au printemps, les nappes phréatiques seront plus hautes que les années précédentes, ce qui sera précieux en cas de sécheresse», promet-il. Avec un bémol pour le Jura, son sol calcaire permettant des infiltrations.
Côté avalanche, le risque sera de niveau 3 dans les Alpes, mais le Jura ne sera pas exempt de coulées, avec une neige humide.