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Date cléLa nouvelle assemblée libyenne a pris ses fonctions

Cette première passation non violente du pouvoir après plus de quarante ans de dictature de Mouammar Kadhafi se déroule cependant sur fond de violence croissante dans le pays.

Le président du Conseil national de transition, Moustapha Abdeljalil (à gauche) et le président de la Cour suprême libyenne.

Le président du Conseil national de transition, Moustapha Abdeljalil (à gauche) et le président de la Cour suprême libyenne.

Keystone

Lors d'une cérémonie organisée tard dans la soirée à Tripoli en raison du ramadan, le Conseil national de transition (CNT), bras politique des forces de l'opposition qui ont renversé Kadhafi il y a un an, a remis le pouvoir au Congrès général national (CGN), élu en juillet. Une foule importante s'était rassemblée sur la place des Martyrs pour célébrer la passation alors que des feux d'artifice illuminaient la nuit.

«Je remets nos prérogatives constitutionnelles au Congrès général national qui est désormais le représentant légitime du peuple libyen», a déclaré le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, en remettant symboliquement le pouvoir au doyen des 200 membres du CGN élus il y a un mois lors du premier scrutin libre en Libye. Peu avant, les 200 membres ont prêté serment devant le président de la Cour suprême libyenne.

Nouvelles élections

Le CGN sera chargé de choisir un nouveau gouvernement pour prendre le relais du CNT, qui devrait être dissout lors de la première session du Congrès. Il devra conduire le pays à de nouvelles élections sur la base d'une nouvelle Constitution.

La coalition libérale menée par Mahmoud Djibril, qui a occupé la fonction de Premier ministre pendant la guerre, a remporté 39 des 80 sièges réservés aux partis politiques tandis que ses concurrents islamistes, le Parti de la justice et de la reconstruction (PJR), émanation politique des Frères musulmans, en a remporté 17.

Dans la nouvelle assemblée où les décisions les plus importantes devront être prises à la majorité des deux tiers, l'Alliance des forces nationales (AFN) de Mahmoud Djibril et le PJR vont devoir nouer des alliances avec les indépendants, à qui étaient réservés 120 sièges, et les petits partis.

Certains indépendants, méfiants envers les deux principaux partis, ont évoqué la possibilité de former leur propre coalition.

Violences

Le processus de transition a été émaillé de violents incidents lors de la semaine écoulée, notamment un attentat à la voiture piégée près des bureaux de la police militaire à Tripoli, qui ont mis en lumière l'équilibre précaire qui règne dans le pays. En outre, tout une série de groupes armés refusent de remettre leurs armes.

En raison du mois de jeûne de ramadan, la cérémonie a commencé tard dans la nuit. A son issue, les membres du Congrès ont été appelés à rester dans la salle pour leur première réunion officielle. Ils devaient élire un président et deux vice-présidents de l'a de l'assemblée. Plus tard, à l'issue d'une réunion à huis clos, le CGN a décidé de reporter l'élection de son président au lendemain, jusqu'à l'adoption d'un «règlement» régissant ces élections.

Erreurs

Dans son discours, Moustapha Abdeljalil a reconnu des «erreurs» durant une période de transition «exceptionnelle» et un «retard dans le traitement de certains dossiers», notamment ceux de la sécurité, du désarmement. Selon lui, le CNT a échoué aussi à trouver une solution au dossier des déplacés du conflit libyen à l'intérieur et à l'extérieur du pays, qu'il a qualifié de «véritable drame».

Il a annoncé par ailleurs qu'il prenait sa retraite et qu'il quittait ses fonctions au CNT et dans le Conseil supérieur de magistrature dont il était membre sous le régime de Mouammar Kadhafi.

La cérémonie a été marqué par un petit incident, quand Moustapha Abdelajalil a ordonné le remplacement d'une jeune femme qui présentait le programme de la cérémonie parce qu'elle était maquillée et non voilée.

(ats/afp/Reuters)

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