JaponLa nouvelle direction de Nissan approuvée
Les actionnaires de Nissan, réunis lors d'une assemblée générale extraordinaire, ont approuvé la nouvelle direction du groupe.

Makoto Uchida, le nouveau directeur général de Nissan, a reçu une volée de critiques de la part des actionnaires pendant l'assemblée.
La nouvelle direction du constructeur automobile Nissan a été approuvée mardi par un vote d'une assemblée générale extraordinaire des actionnaires mouvementée dans un contexte de détérioration des résultats de ce fleuron japonais du secteur. Nissan est aux abois depuis l'arrestation et l'inculpation fin 2018 de Carlos Ghosn qui menait l'entreprise depuis près de 20 ans.
La longue séance de plus de 2H40 minutes qui s'est tenue mardi au siège du groupe à Yokohama en banlieue de Tokyo, retransmise sur le site internet de Nissan, est censée valider le début d'une nouvelle ère, mais les actionnaires sont échaudés. Ils ont néanmoins approuvé la nomination de quatre nouveaux membres du conseil d'administration, dont le nouveau directeur général Makoto Uchida.
Les autres sont le nouveau directeur opérationnel, Ashwani Gupta, transfuge de Mitsubishi Motors, un adjoint du directeur général, Hideyuki Sakamoto, et un administrateur de Renault, Pierre Fleuriot, siégeant comme membre externe. Renault, actionnaire de Nissan à hauteur de 43%, a apporté un vote positif aux résolutions qui mettent également fin officiellement aux mandats d'administrateurs du précédent directeur général, Hiroto Saikawa, et d'un autre ex-pilier, Yasuhiro Yamauchi.
«Dois-je les vendre?»
«Une amélioration tangible (de la situation du constructeur) se fait attendre alors que Nissan doit maintenir un haut niveau de dépenses en recherche et développement», souligne l'analyste Tatsuo Yoshida, de Bloomberg Intelligence. C'est la mission de Makoto Uchida. Alors que le constructeur a encore abaissé la semaine dernière ses prévisions 2019/20, face à une chute plus forte que prévu de ses ventes au troisième trimestre, Makoto Uchida a reçu une volée de critiques de la part des petits porteurs pendant l'assemblée.
«Je suis actionnaire de Nissan depuis près de 20 ans. Vous devez revoir tout ce que vous faites. J'ai 3000 actions de Nissan. Uchida san, vous en avez 2000. J'en ai plus que vous!», a crié l'un d'eux. «Je les ai achetées 800 yens. Je n'aurais jamais pensé qu'elles tomberaient sous 700 yens, elles sont à moins de 500 yens (4,47 francs) à présent. Qu'en pensez-vous? Dois-je les vendre?», a-t-il lancé.
«Actionnaires, laissez-nous du temps. J'apprécie votre patience (...) Je veux que Nissan s'améliore. Toute la direction, dont moi, prenons la situation très au sérieux et y travaillons», a déclaré Makoto Uchida, arrivé aux commandes le 1e décembre. Au troisième trimestre, son résultat net a même glissé dans le rouge à hauteur de 26,1 milliards de yens (-232 millions de francs), contre un gain de 70,4 milliards de yens (630 millions de francs) un an plus tôt.
En annonçant ses résultats jeudi, le constructeur a renoncé à payer un dividende à la fin de son exercice annuel, après un maigre dividende intérimaire de 10 yens par action. L'action Nissan était en baisse de 1,71% à 494,20 yens mardi après l'assemblée, vers 04H20 GMT (05h20 en Suisse), pour un indice vedette Nikkei en recul 1,53%.