Web: La page Facebook d'Yvan Perrin, «c'est le musée de l'horreur»

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WebLa page Facebook d'Yvan Perrin, «c'est le musée de l'horreur»

L'association qui a déposé plainte contre Yvan Perrin estime que la communauté musulmane ne se sent plus en sécurité. Mais l'ex-conseiller national n'a pas ôté les publications les plus haineuses.

par
Eric Felley
L'ex-conseiller d'Etat et ex-conseiller national Yvan Perrin apprécie les armes, ici chez lui en février dernier. Est-ce une raison pour tolérer dans ses discussions des incitations à «fusiller» des musulmans ?

L'ex-conseiller d'Etat et ex-conseiller national Yvan Perrin apprécie les armes, ici chez lui en février dernier. Est-ce une raison pour tolérer dans ses discussions des incitations à «fusiller» des musulmans ?

Jean-Guy Python

«Depuis des années, la page Facebook d'Yvan Perrin est le musée international des horreurs. Racisme, incitation à la haine, injures... Peut-être qu'on va enfin s'y intéresser d'un peu plus près.» L'expression est forte, mais pas forcément exagérée... Mardi, le journaliste indépendant genevois Grégoire Barbey a réagi ainsi sur les réseaux sociaux à l'annonce d'une plainte visant le politicien UDC. Le 18 avril, une association musulmane a saisi le Ministère public en Valais pour dénoncer les incitations à la haine récurrentes sur la page du Neuchâtelois.

«L'infection s'étend»

Tous les jours ou presque, Yvan Perrin relaie ou commente l'actualité. Un cercle de «followers» commente à son tour ses publications. La très grande majorité est en accord avec lui sur l'Union européenne, les résultats des élections en Finlande ou en Espagne ou, présentement, contre la loi sur les armes. Mais c'est lors de ces publications qui touchent l'islam que ses «amis» dérapent d'une manière particulièrement haineuse. Lui-même parle «d'infection» lorsqu'il évoque les musulmans. Voici quelques publications, parmi d'autres, qui attestent de l'«ambiance» de sa page sur ces sujets.

Le précédent de Christchurch

Dans ce contexte, l'association musulmane - «De la Lumière à l'Excellence» - a dénoncé Yvan Perrin le 18 avril dernier au Ministère public valaisan. Mardi, elle a publié un communiqué pour préciser sa démarche: «Nous n'avons pas pour but d'attaquer qui que ce soit, mais plutôt de protéger une minorité, régulièrement prise pour cible sur les réseaux sociaux ou autres, propageant des propos incitant à la haine. Il est de notre devoir de dénoncer ces infractions afin de prévenir un passage à l'acte tels que les terribles massacres de Nouvelle-Zélande contre mosquées, dont nous avons tous pu être témoins.»

A quel niveau d'expression ?

Ces massacres ont eu lieu le vendredi 15 mars et on fait 50 morts et 50 blessés. Son auteur est un extrémiste de droite qui a revendiqué ces attentats au nom d'une idéologie islamophobe. Deux semaines et demi plus tard un «ami» intervient sur la page d'Yvan Perrin, évoquant les musulmans, il écrit: «Fusillez-moi tout ça». La même personne publie également une image avec un lance-flammes: «Nettoyez-moi toute cette merde». Yvan Perrin ne supprime pas ces commentaires, qui restent visibles aujourd'hui. Il déclare dans «24 Heures» de ce mercredi: «J'ai été un peu dépassé par la quantité et j'ai censuré que le minimum.» Il se dit attaché à la liberté d'expression qui «doit se situer au même niveau pour tout le monde». Même si ce «niveau» se situe au niveau de l'appel au meurtre ?

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