MotocyclismeLa pluie, cette invitée dérangeante...
Malgré les ordinateurs, les relevés électroniques et les laboratoires de recherches, il y a un élément qui reste incontrôlable en course: la météo, souvent capricieuse en Malaisie.
- par
- Jean-Claude Schertenleib

Le gros orage de fin de journée est une tradition malaisienne. Les nuages noirs qui s’installent sur le circuit, qui explosent avant d’être remplacés par un coin de ciel bleu qui devient de plus en plus grand, une habitude pour les acteurs et les spectateurs de Sepang. Alors que deux titres mondiaux peuvent se jouer dimanche, cette pluie a fait une première apparition remarquée en ce vendredi d’essais libres, la seconde séance Moto2 devant même être arrêtée au drapeau rouge.
Loris Capirossi, dans la voiture de direction de course, a ainsi dû s’essayer au surf sur quatre roues. Mais après la pluie, le beau temps, c’est bien connu. Et si les stars de la classe MotoGP ont entamé leur ultime séance en pneus pour le mouillé, certains n’ont pas hésité, dans les dernières minutes, à chausser les slicks. Comme Cal Crutchlow, le semi-retraité, le plus rapide dans ces conditions devant Bagnaia. Qui, lui, aurait préféré que la piste s’améliore plus rapidement, histoire de s’assurer une place dans le top 10 provisoire au cas où.

La pluie s’est invitée à Sepang.
Au cas où? Oui, car on annonce encore des averses dans la nuit. C’est dire que la troisième et décisive – en vue de la superpole – séance d’essais libres de samedi matin pourrait être, elle aussi, difficile pour ceux qui ne sont pas encore assurés d’une place directe dans la phase finale des qualifications. Comme Bagnaia (11e), comme Aleix Espargaró, plus loin encore, après une chute initiale avec sa première moto, avant qu’il ne connaisse un souci technique sur sa seconde Aprilia. Tout cela en l’espace de 45 minutes, le temps de la première séance de ce GP, de bon matin... encore sur piste sèche.
Yamaha: le contrat qui dérange
Yamaha a des soucis. Ce n’est pas d’aujourd’hui. La M1 est nettement pénalisée en performances par rapport à, désormais, toutes les autres machines du peloton, obligeant Fabio Quartararo à en faire tant, qu’il finit par commettre des fautes. Mais Lin Jarvis, le patron, a un autre problème, c’est le contrat qui le lie encore une année avec Franco Morbidelli, qui n’y arrive décidément plus.
Sans que l’on comprenne vraiment pourquoi, comme le rappelle son chef de file Quartararo: «Frankie est passé de la moto 2019 à celle de 2021, qui est assez similaire, mais qu’il faut piloter d’une manière différente. Il a déjà eu une année et demie pour s’adapter, je l’aide souvent, mais il n’arrive vraiment pas à passer le cap, que ce soit en qualifications ou en course.» Corollaire: Fabio est désespérément seul. Et face à l’armada Ducati, c’est peut-être bien cela qui peut lui coûter le titre.

Franco Morbidelli n’y arrive plus…
Pol Espargaró puni
On sait depuis quelques jours qu’Alex Márquez devra purger une pénalité de «long lap» dimanche en course, après sa faute du GP d’Australie – l’Espagnol avait totalement manqué son freinage, touchant violemment Jack Miller, précipité au sol. Un second pilote Honda a eu affaire aux commissaires ce vendredi: lors de la première séance d’essais libres, Pol Espargaró, qui s’était raté, a repris la piste au moment et à l’endroit où surgissait Johann Zarco à pleine vitesse. Il n’y a pas eu de contact, mais la scène aurait pu avoir des conséquences dramatiques. Verdict: trois places de pénalité pour le plus jeune des frères Espargaró sur la grille de départ.