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Saisie des Verrières (NE)«La plus grosse affaire de chanvre depuis des années»

Les enquêteurs ont mis derrière les verrous le mystérieux «Marseillais» qui fournissait les mineurs lausannois en cannabis à un tarif imbattable.

Laurent Grabet
par
Laurent Grabet

«C'est la plus grosse affaire de chanvre depuis des années concernant Lausanne. On est content de cette saisie. D'autant que ce cannabis était en grande partie destiné à des mineurs. Mais l'enquête n'en est qu'à ses débuts.» Ce matin, Olivier Gouaux, chef de la brigade des stup lausannoise a levé le voile sur la saisie record opéré par ses hommes et par leur homologues neuchâtelois vendredi dernier aux Verrières (NE). Quelques 7300 plants de cannabis indoor avaient alors été retrouvés dans une usine désaffectée de ce petit village du Val de Travers.

Tout a commencé de manière presque anodine, il y a une année, lorsqu'un petit dealer nord africain a été surpris en train de vendre de l'herbe à des mineurs non loin d'un établissement scolaire lausannois. Dès lors, un surnom – celui de son fournisseur - est revenu régulièrement aux oreilles des policiers : «Le Marseillais». Ce Français de 27 ans, effectivement originaire de Marseille est sous les verroux depuis le 1er novembre dernier. «C'est un multirécidiviste connus sur Marseille et dans le sud de la France. Il est en Suisse depuis plusieurs années mais n'y avait aucune activité professionnelle».

Une dizaine de personnes ont été entendues dans le cadre de l'enquête. Six, de nationalité palestinienne, syrienne, marocaine et même suisse (pour «l'horticulteur») sont toujours en prison. L'enquête a mis à jour quatre appartements sous loué pour le trafic sur Lausanne par ce réseau. Et deux armes ont été retrouvées: un pistolet classique et un redoutable pistolet mitrailleur Uzi avec des centaines de cartouches. La culture très sophistiquée retrouvée aux Verrières implique environ 200000 francs de matériel. Les enquêteurs cherchent désormais à comprendre si de gros investisseurs se cachent derrière ce trafic. Les trafiquants vendaient leur marchandise au tarif attractif de 50 francs les 3 grammes et demi contre 20 francs le gramme ailleurs.

Dans le cadre de cette affaire, 60000 fr en liquide ont également été saisis.

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