BrésilLa police de Rio s'empare de Maré, fief du narcotrafic
L'opération a nécessité la mobilisation de 1180 policiers militaires de diverses unités, appuyés par 15 blindés et 132 policiers civils. Le complexe est considéré comme l'un des endroits les plus dangereux de Rio.

Les opérations spéciales entrent dans la favela de Maré à Rio.
La police de Rio de Janeiro et l'armée brésilienne sont entrées dimanche à l'aube dans l'immense complexe de favelas de la Maré, fief du trafic de drogue, pour le «pacifier», à deux mois et demi du Mondial de football.
L'occupation de cet ensemble peuplé de 130'000 habitants a nécessité la mobilisation de 1180 policiers militaires de diverses unités, appuyés par 15 blindés (14 de la Marine et un de la Police militaire); 132 policiers civils les accompagnent, ainsi que quatre hélicoptères, a précisé le secrétariat à la Sécurité de l'Etat de Rio dans un communiqué.
Les BOPE en tête
Considéré comme l'un des endroits les plus dangereux de Rio, le Complexe de la Maré est situé à un point stratégique de la ville par où transiteront des dizaines de milliers de fans pendant le Mondial. Il est bordé par les principaux accès à Rio, les autoroutes Linha Vermelha et Linha Amarela, ainsi que par la Avenida Brasil, qui relie le centre aux banlieues de la capitale de 12 millions d'habitants.
Les hélicoptères survolaient cet immense enchevêtrement de ruelles, de maisons misérables en parpaings, encore plongées dans l'obscurité, et le calme. Le Bataillon des opérations policières spéciales (Bope) ouvrait la marche, a constaté l'AFP. Il était suivi d'un groupe de fusiliers marins postés aux intersections, les armes braquées vers les ruelles.
Une opération comparable à celle d'Alemao
Les blindés commencent à circuler dans les favelas. Les policiers ont mis la main sur «de grandes quantités de drogue et d'armes» qui étaient cachées à proximité du Village olympique et d'une école publique, selon la chaîne GloboNews.
Cette occupation s'apparente par son ampleur à celle du Complexe d'Alemao fin 2010, qui avait mobilisé 2600 membres des forces de l'ordre. Elle s'inscrit dans le processus dit de «pacification» enclenché en 2008, avec l'installation de 38 Unités de la police pacificatrice (UPP) dans 174 favelas, visant à en chasser les trafiquants de drogue qui y régnaient.