ArrestationLa police genevoise arrête un Black bloc
Deux hommes et une femme soupçonnés d'avoir participé aux déprédations du 19 décembre ont été appréhendés dès jeudi à Genève.
- par
- Raphaël Leroy - Le Matin Dimanche

La manifestation avait rassemblé près de 50 casseurs.
C'est un vaste coup de filet qu'a mené la police genevoise depuis jeudi matin. En trois jours, elle a débusqué trois personnes en lien avec la manifestation sauvage du 19 décembre qui avait rassemblé près de 500 participants. Lors de ce cortège non autorisé pour la culture alternative, une cinquantaine de casseurs avaient souillé de manière irréversible la façade du Grand Théâtre et cassé plusieurs devantures. Les dégâts se chiffrent en centaines de milliers de francs au minimum. Les forces de l'ordre avaient été critiquées pour leur inaction. Le chef des opérations du maintien de l'ordre, Christian Cudré-Mauroux, avait même été suspendu. Trois mois après les faits, personne n'avait été interpellé. Mais aujourd'hui, les choses bougent enfin.
Deux hommes et une femme, tous résidents de Genève, ont été appréhendés par la police sur la base de différents témoignages. Il leur est reproché d'avoir commis des déprédations sur des vitrines. L'enquête dira s'ils ont aussi participé à maculer l'opéra genevois d'huile de vidange. «Ils ont en tout cas été vus en train de donner des consignes à l'îlot 13, là où la manifestation a commencé, révèle le député MCG Jean Sanchez, confirmant ses dires auprès de la RTS. Ils dirigeaient le cortège.»
Contrairement à ce que l'on pourrait penser au départ, les deux hommes ne sont pas des petits jeunes en quête de grand soir. Selon nos informations, ils sont tous deux âgés d'une quarantaine d'années. Le premier est déjà connu des forces de l'ordre. Et pour cause: il appartient à la mouvance anticapitaliste extrême «Black bloc». Il dort en détention. L'autre est un amateur de vidéo. Le soir du 19 décembre, il a filmé les «prouesses» de ses acolytes dans les rues de Genève. Une pratique apparemment très répandue dans ce milieu. Entendu par les gendarmes, il a été libéré. La troisième personne inquiétée est une jeune femme. Elle habite un quartier cossu de la ville de Genève et serait très proche, voire même membre de l'association de L'Usine. Comme le second prévenu, elle a été remise en liberté en attendant une nouvelle convocation.
Les permanents du centre culturel autogéré n'ont pas répondu à nos appels répétés. Mais évidemment, si cette information devait se confirmer, elle mettrait du plomb dans l'aile à la thèse de L'Usine. Celle-ci répète depuis le 19 décembre qu'elle n'était que «spectatrice» de la manifestation et qu'elle n'avait rien à voir avec les violences. Et ce, alors même que le cortège a terminé sa course sur la place des Volontaires, précisément devant le haut lieu de la culture alternative. L'Usine aurait donc du mal à convaincre, à moins que la jeune femme n'ait agi de manière isolée et sans en référer à ses camarades. L'enquête, là encore, le dira.