AttentatLa police recherche l'homme filmé devant le lycée de Brindisi
La ministre de l'Intérieur au parlement a souligné qu'on le voit «distinctement» appuyer sur une télécommande au moment de l'explosion devant l'école Francesca Morvillo-Falcone.

L'école Francesca Morvillo-Falcone où s'est déroulé l'attentat qui a tué une lycéenne samedi.
«L'analyse des images des caméras de surveillance positionnées sur un kiosque à journaux près du lycée permet de voir distinctement un homme, à l'heure de l'attentat, qui semble sur le point d'actionner une télécommande», a déclaré la ministre Annamaria Cancellieri, mardi, lors d'une audition parlementaire.
Selon la ministre, «l'hypothèse des enquêteurs est qu'il s'agit de la personne qui a provoqué l'explosion car la séquence des images permet de percevoir un tremblement et tout de suite après un nuage de fumée».
«Juste après, l'individu s'éclipse derrière le kiosque pour se diriger vers une rue adjacente, disparaissant ensuite des écrans des caméras», a poursuivi la ministre.
Bombe artisanale
Annamaria Cancellieri a confirmé que la bombe de confection artisanale avait été fabriquée avec des bonbonnes de gaz, «activées avec un système électronique et dissimulées dans un conteneur en plastique qui selon les témoignages aurait été placé à proximité du lycée dans les premières heures de la matinée du 19 mai».
La ministre a justifié l'ajout de la «finalité terroriste» aux motivations de l'enquête ouverte dans un premier temps seulement pour «massacre».
Même si nous ne connaissons ni l'auteur ni le motif, on peut dire qu'il s'est agi d'un acte terroriste dans le sens littéral du mot», pour semer la terreur. «Compte tenu de la gravité de l'attentat on peut le comparer à un évènement terroriste», a-t-elle dit.
Complices?
En vertu de cela, depuis lundi, l'enquête n'est plus chapeautée par le parquet de Brindisi en charge de la délinquance commune mais par le parquet anti-mafia et anti-terroriste de la ville voisine de Lecce.
La ministre a souligné que l'enquête continue d'envisager «toutes les hypothèses, sans exclure aucune piste». Elle «se poursuit de façon intense avec le soutien des banques de données policières» pour localiser le responsable de l'attentat et «comprendre s'il avait des complices».
Témoignage de l'ex-suspect
«La seule chose que je veux dire, c'est que je suis un homme honnête, je n'ai rien à voir avec la bombe, hier a été pour moi clairement une journée de cauchemar», a témoigné sous couvert d'anonymat, l'ex-suspect numéro un de l'attentat de Brindisi, dans une vidéo exclusive diffusée sur le site internet de La Stampa.
L'homme a été interrogé toute la journée de lundi avec son frère parce qu'il ressemble à un individu filmé par des caméras de surveillance près du lycée Morvillo Falcone, devant lequel un auteur encore non identifié a fait exploser trois bonbonnes de gaz samedi au moment de l'arrivée des élèves.
Cet homme, que les médias ont présenté toute la journée de lundi comme «un suspect», a 48 ans, vit à 200 mètres du lieu de la tragédie, souffrirait de handicaps similaires à ceux de l'auteur présumé: une main invalide et il boîte.
Réparateur occasionnel de téléviseurs, il a des connaissances en électronique, une autre caractéristique commune avec le «tueur» de Brindisi.
Il a raconté aux journalistes avoir été entendu jusque tard dans la nuit à la préfecture de Brindisi, où il a été «bien traité».
Alibi
A propos de l'attentat, il a dit qu'il était chez lui au moment de l'explosion qui s'est produite vers 7h45. «Oui j'étais là, on est à 300 mètres, bien sûr que je l'ai entendu car la déflagration était très forte et j'ai pensé à quelque chose de grave».
«C'est une chose gravissime, gravissime», a-t-il dit à propos de l'attentat, en secouant la tête.
Il est confiant et «pense que les gens se rendront compte» que tout le monde a fait une erreur en croyant qu'il pouvait avoir posé la bombe, mais maintenant il veut être «laissé en paix» et qu'on préserve son anonymat.