RecherchesLa Pologne veut enquêter sur un crime stalinien
L'Institut polonais de la Mémoire nationale (IPN), qui enquête sur les crimes des nazis et du régime stalinien, a publié un appel à témoin dans un grand quotidien populaire de Russie.

Les autorités polonaises veulent obtenir des informations sur le sort de trois chefs militaires de la résistance polonaise arrêtés en 1945 par la police politique de Staline (portrait).
Les autorités polonaises ont publié ce vendredi 27 mars un appel à témoin dans un grand quotidien populaire de Russie pour demander à la population d'enquêter sur le sort de trois chefs militaires de la résistance polonaise arrêtés en 1945 par la police politique de Staline.
L'Institut polonais de la Mémoire nationale (IPN), qui enquête sur les crimes des nazis et du régime stalinien, s'est adressé au tabloïd Komsomolskaïa Pravda, l'un des quotidiens les plus anciens et les plus lus en Russie.
«L'Institut polonais de la Mémoire nationale recherche quiconque pourrait fournir des informations sur les séjours en prison, les circonstances de la mort et de l'inhumation des personnes mentionnées», indique le message publié sur une pleine page, accompagné de la photo de trois résistants polonais dont le sort n'a jamais été clairement établi.
Mouvement de résistance
Jan-Stanislaw Jankowski, Stanislav Jasukiowicz et Leopold Okulicki faisaient partie des 16 dirigeants de l'Armée de l'intérieur, plus important mouvement de résistance polonais pendant l'occupation nazie, trahis par l'URSS et arrêtés en 1945 en marge d'une réunion organisée dans la ville polonaise de Pruszkow.
Ils furent jugés dans des simulacres de procès et la plupart furent condamnés à des peines de prison allant de cinq à dix ans. Les corps de ceux qui ne survécurent pas à l'emprisonnement furent enterrés dans des fosses communes à proximité des prisons où ils purgeaient leur peine.
En 2003, l'IPN avait entrepris une enquête pour connaître le sort des trois résistants mais celle-ci avait été interrompue en 2009, à cause de la réticence des autorités russes à coopérer selon l'Institut.
Les recherches et enquêtes sur les répressions et les procès de la période stalinienne ont commencé en Russie à la fin des années 1980. Mais selon l'organisation de défense des droits de l'Homme Memorial, l'accès aux archives est devenu de plus en plus difficile sous la présidence de Vladimir Poutine.
Relations extrêmement froides
Les relations entre la Pologne et la Russie sont extrêmement froides depuis le début de la crise ukrainienne, Varsovie faisant partie des Etats européens réclamant plus de sanctions envers Moscou, que les Occidentaux accusent de soutenir militairement les séparatistes prorusses.
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