TélécommunicationsLa rentabilité de Sunrise s'envole au 1er trimestre
Le groupe zurichois se montre également positif pour son acquisition d'UPC Suisse, prévoyant une stabilisation opérationnelle dès 2020.

Sunrise a relevé ses projections pour 2019.
Sunrise a fortement amélioré sa rentabilité au premier trimestre, malgré un chiffre d'affaires en léger recul. L'opérateur zurichois, numéro deux du marché suisse des télécoms, a enregistré une solide croissance des abonnés et a relevé ses projections de rentabilité annuelle.
Concernant le rachat du concurrent UPC Suisse, Sunrise s'est voulu rassurant. Le câblo-opérateur de Wallisellen est en voie de redressement et les synergies visées devraient se concrétiser.
Entre janvier et fin mars, le chiffre d'affaires de Sunrise s'est contracté de 2,6% sur un an à 447 millions de francs, tandis que le résultat brut d'exploitation (Ebitda) s'est envolé de 27,4% à 175 millions (selon la norme IFRS 16). Le bénéfice net a quant à lui plus que doublé à 35 millions, a détaillé jeudi l'entreprise basée à Zurich.
Alors que le profit net et l'Ebitda ajusté, à 158 millions de francs, ont dépassé les prévisions des analystes, le chiffre d'affaires a manqué de peu les 463 millions attendus par les spécialistes.
Synergies avec UPC réalisables
Hormis les forfaits prépayés, le nombre d'abonnements aux autres services a augmenté. Les abonnements aux services TV ont notamment bondi de 14,2% sur un an. Fort de ces résultats, Sunrise a relevé ses projections pour 2019 en matière d'Ebitda ajusté. La société vise désormais une fourchette de 613 à 628 millions de francs, contre 608 à 623 millions dans ses précédentes estimations.
Les autres chiffres clés ont été confirmés. L'opérateur s'attend à dégager cette année des recettes entre 1,86 et 1,90 milliard de francs et à réaliser des investissements de 420 à 460 millions. Si les objectifs devaient se concrétiser, Sunrise compte verser un dividende de 4,35 à 4,45 francs par action.
Revenant sur l'acquisition d'UPC Suisse, Sunrise a indiqué que les investisseurs avaient «accueilli positivement dans l'ensemble» cette opération, qui doit encore recevoir l'aval du régulateur au second semestre. La finalisation de la transaction est attendue au dernier trimestre.
Sunrise avait annoncé en février vouloir s'emparer d'UPC auprès de son actuel propriétaire, le géant Liberty Global, pour 6,3 milliards de francs, dette comprise. Pour ce faire, le groupe entend faire avaliser par ses actionnaires une augmentation de capital de 4,1 milliards.
La direction aperçoit des signaux positifs chez UPC, le recul de la rentabilité ayant freiné tout au long de l'année écoulée. «Nous nous étions toujours attendus à ce que le rebond d'UPC ne soit pas atteint en 2019», a indiqué à AWP le directeur général Olaf Swantee. Selon ce dernier, l'Ebitda d'UPC devrait se stabiliser l'année prochaine.
Côté synergies, Sunrise s'attend à dégager des économies de 45 millions de francs à partir de la cinquième année suivant le rachat.
Reste à savoir ce que fera l'actionnaire de référence de Sunrise. L'allemand Freenet n'a pas encore pris de décision quant à son vote lors de la prochaine assemblée générale extraordinaire de l'opérateur. Cette dernière devra se prononcer sur une importante augmentation de capital servant à financer le rachat d'UPC Suisse.
Accueil favorable à la Bourse
«Nous voulons d'abord attendre le deuxième trimestre», le premier partiel n'étant «pas suffisamment parlant», a dit à AWP le patron de Freenet, Christoph Vilanek.
Freenet, qui détient 24,5% des actions de Sunrise, s'est opposé à plusieurs reprises à l'augmentation de capital de 4,1 milliards de francs nécessaire à l'acquisition d'UPC par Sunrise. Les actionnaires devront avaliser l'opération à l'automne lors d'une assemblée générale extraordinaire.
Nonobstant l'incertitude entourant ce vote crucial, les investisseurs ont favorablement accueilli ces nouvelles. Vers midi, le titre Sunrise prenait 3,2% à 71,10 francs à la Bourse suisse, alors que l'indice SPI du marché élargi progressait de 0,53%.