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CodeLa révolte des jeunes conducteurs

Les nouveaux automobilistes se mobilisent contre les cours obligatoires de perfectionnement, jugés «inutiles et onéreux».

par
Christine Schmidt
Les formations complémentaires sont données sur des parkings, comme ici à Genève, pour un exercice de conduite sur chaussée humide.

Les formations complémentaires sont données sur des parkings, comme ici à Genève, pour un exercice de conduite sur chaussée humide.

Pascal Frautschi

Les jeunes en ont marre d'être la vache à lait du système de permis de conduire suisse. Ils revendiquent aujourd'hui la suppression des cours de perfectionnement L2, rendus obligatoires en décembre 2005 par une ordonnance du Conseil fédéral. En Valais, les jeunesses politiques, tous partis confondus, en ont même fait un vrai combat avec le lancement d'une pétition pour mettre fin à l'obligation de ces cours complémentaires imposés aux jeunes conducteurs après l'obtention de leur permis. Mais pourquoi une telle rébellion? «En 2010, cette mesure a rapporté 54 millions de francs pris directement dans la poche des jeunes», répond Sabrina Ianniello, vice-présidente des jeunes libéraux-radicaux valaisans. Tandis que la plupart des centres de conduite romands proposent ces cours sur une seule journée pour un tarif unique de 350?francs, «les jeunes valaisans devront débourser au minimum 750?francs pour deux cours, à condition que ceux-ci soient effectués en bloc dans un délai de six mois après l'obtention du permis», précise Sabrina Ianniello. Ce délai expiré, les prix s'envolent, passant de 360 à 600?francs pour le premier cours; et de 410 à 600?francs pour le second. A les entendre, les jeunes dénoncent en outre l'inutilité du second cours destiné à la conduite économique. «Débourser 500?francs pour se retrouver à quatre dans une voiture, et prendre le volant à tour de rôle en étant attentif à la consommation d'essence, c'est prendre les jeunes pour de braves idiots», déplore encore Sabrina Ianniello. De leur côté, les moniteurs admettent que ces cours sont chers; et qu'une seule journée suffirait. «Mais tout est relatif, car on grince des dents quand il faut payer pour ces cours, et puis on a soudainement les moyens de s'acheter une voiture», nuance le moniteur Jean-Marc Gillioz, de Sion.

Conduire dès l'âge de 16?ans

Les jeunes proposent de remplacer ces cours par cinq heures de conduite accompagnée d'un moniteur dès l'âge de 16?ans, en maintenant toutefois l'âge légal du permis à 18?ans. Un concept déjà appliqué avec succès dans d'autres pays européens, avec 22 à 40% d'accidents en moins. Ils s'appuient aussi sur une motion déposée récemment sur ce même sujet par le conseiller national bernois, Christian Wasserfallen (PLR). Enfin, ils mèneront campagne auprès des 18-25?ans pour leur indiquer où suivre ces cours à moindres frais, via le TCS par exemple.

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