Carnet noirLa romancière Françoise Mallet-Joris s'est éteinte
La Franco-Belge est décédée à l'âge de 86 ans.

Françoise Mallet-Joris photographiée ici en 2005.
La romancière, qui avait reçu le Prix Fémina pour «L'empire céleste» en 1958, était membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique depuis 1993.
Admiratrice de Colette, Françoise Mallet-Joris a notamment écrit des récits autobiographiques comme «Lettre à moi-même», «La maison de papier», un de ses grands succès, sur ses démêlés familiaux et domestiques, ou «La double confidence», autour de sa mère.
Elue en 1971 à l'Académie Goncourt, qui décerne chaque année le célèbre prix littéraire éponyme, elle en fut membre jusqu'en 2011.
Milieu littéraire bousculé
«Françoise avait vraiment une sensibilité qui a beaucoup compté pour influencer les choix des académiciens (du Goncourt), les inciter à lire des livres vers lesquels ils ne seraient pas allés spontanément», s'est souvenu Pierre Assouline.
Mariée trois fois, cette grande fumeuse aux yeux bleux et aux cheveux blonds a eu quatre enfants. Elle avait bousculé le milieu littéraire en se passionnant pour la chanson de variétés et le show-business, écrivant notamment des textes comme «La Parisienne» (1976) pour la chanteuse Marie-Paule Belle, avec laquelle elle a longtemps vécu.
«Je lui dois tout... Je suis née une deuxième fois grâce à elle. Je ressens une peine immense», a confié, en sanglots, son ancienne compagne.
Féministe, Françoise Mallet-Joris «a eu une grande audience notamment chez les femmes mais pas que chez les femmes», a souligné Pierre Assouline. «Ce n'était pas qu'une romancière pour femmes, contrairement à ce que l'on a pu dire en raison de ses engagements féministes», a-t-il ajouté.