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LutteLa Russie à fond derrière la lutte pour les JO-2020 (REPORTAGE)

Par Benoit FINCK MOSCOU, 07 sept 2013 (AFP) - Au Palais de la lutte à Moscou, le plus grand club de la capitale, petits et grands espèrent que ce sport de combat ancestral grand pourvoyeur de médailles pour la Russie restera au programme des JO-2020, le CIO devant prendre une décision dimanche.

"Pour beaucoup d'enfants qui viennent s'entraîner ici, le but est de devenir champion olympique, ce serait une mauvaise décision de supprimer la lutte" des JO, déclare à l'AFP l'entraîneur du club, Berdine Kelejaev, qui aura les yeux rivés sur Buenos Aires pour la réunion du CIO. Le Comité international olympique doit trancher sur le maintien ou non de la lutte au programme des Jeux 2020, après que sa commission exécutive a décidé, en février, d'éliminer cette discipline pour la remplacer par le softball/baseball ou le squash. Au Palais de la lutte, un immense bâtiment qui abrite aussi une école et un musée, les amateurs de ce sport populaire en Russie, surtout dans les régions du Caucase, sont optimistes, à l'image d'Ali, 21 ans. "Je pense que la lutte va rester une discipline olympique. C'est très important, car la lutte est à ce jour l'une des plus importantes disciplines sportives", estime le jeune homme qui pratique ce sport depuis l'âge de 11 ans. "Rêve" L'école du Palais de la lutte accueille plus de 3000 amateurs qui viennent s'entraîner dès l'âge de huit ans, parmi lesquels des filles, telle Zaïra Dychekova, qui espère elle aussi que le CIO va trancher en faveur de la lutte. "C'est très motivant car tout le monde rêve des jeux Olympiques, je voudrais donc qu'elle reste" au programme des JO-2020, dit cette adolescente de 16 ans. Le directeur du club, Vladimir Ostroumov, se dit lui aussi optimiste sur le maintien de cette discipline aux JO et s'en prend aux membres de la commission exécutive du CIO qui ont décidé d'éliminer la lutte. "Mais quels sont donc les gens qui ont pu avoir cette idée? Maintenant, il y a beaucoup de choses qui vont à l'encontre de la logique, comme les mariages entre personnes de même sexe, est-ce bien normal? Ce serait la même chose si on supprimait la lutte des disciplines olympiques, ce ne serait pas logique", tempête M. Ostroumov. "Son maintien est très important. La supprimer ne serait pas raisonnable, ce serait une grande perte pour le sport mondial, je n'arrive même pas à imaginer cela", dit-il. "Injustifiée" Le directeur du Palais de la lutte, club qui porte le nom d'Ivan Yarygin -champion olympique soviétique de lutte- observe que cette discipline est une grande pourvoyeuse de médailles pour les pays de l'ex-URSS et que "cela ne plaît pas à tout le monde". "Beaucoup de champions olympiques viennent ici pour donner des cours, et les enfants sont contents de les voir, ils les applaudissent", souligne pour sa part M. Kelejaev. La Fédération russe de lutte va tout faire pour que ce sport de combat reste une discipline olympique, a indiqué son président, Mikhail Mamiashvili, dans une interview au quotidien Sport-Express jeudi, espérant convaincre le CIO lors de la présentation des arguments de la délégation russe dimanche à Buenos Aires. En signe de protestation, le Russe Sagid Murtazaliev, champion olympique de lutte libre aux JO de Sydney en 2000, avait annoncé en février avoir rendu sa médaille d'or, peu après la décision d'exclure cette discipline du programme des JO en 2020. Dans la foulée, le président russe Vladimir Poutine avait jugé "injustifiée" la décision de retirer des JO des "sports traditionnels qui étaient sports olympiques à l'époque de la Grèce Antique". bfi/nm/sk

(AFP)

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