NeuchâtelLa santé d'Yvan Perrin inquiète
Le candidat UDC au Conseil d'Etat neuchâtelois a fini aux urgences en ambulance avant Noël. Il dit que tout va mieux, mais son parti le surveille.
- par
- Ludovic Rocchi

Le 19 décembre dernier, Yvan Perrin s'est fait conduire aux urgences à Neuchâtel pour contrôler son état.
Une méchante rumeur circule depuis plusieurs semaines dans la petite république neuchâteloise. «Yvan Perrin aurait été amené en ambulance aux urgences à cause d'un malaise dû à l'alcool», répètent en boucle de nombreux politiciens interrogés par «Le Matin».
Victime d'un burn-out il y a trois ans, le politicien UDC aurait-il de nouveau des soucis de santé, alors que la campagne pour les élections cantonales d'avril prochain fait monter la pression sur l'unique candidat de son parti au gouvernement?
Président de la campagne neuchâteloise de l'UDC, le député Walter Willener ne cache pas que la question commence à se poser avec insistance. «Nous avons fait le point avec M. Perrin et il nous a assuré que tout est sous contrôle, à part un problème gastrique qui a nécessité son hospitalisation peu avant Noël», indique le chef de campagne.
Propos de campagne
Il dit avoir aussi entendu la version selon laquelle un problème d'intoxication à l'alcool aurait nécessité cette hospitalisation. «Nous sommes en campagne électorale, il faut se méfier», glisse Walter Willener. Pour le reste, il indique faire confiance à Yvan Perrin à qui il a conseillé de faire le point sur sa santé lors de la conférence qu'il va donner ce matin à Neuchâtel pour lancer sa campagne au Conseil d'Etat.
«Peur du trou noir»
Joint hier par «Le Matin», Yvan Perrin a tenu à donner sans attendre sa propre version de ce qui lui est arrivé juste avant Noël. «J'ai eu peur, et c'est peu dire, de revivre le trou noir de mon burn-out en 2010. Je me sentais peu bien, j'avais des vertiges, autant de symptômes qui m'ont poussé à aller immédiatement contrôler mon état à l'hôpital.» C'est ainsi, selon Yvan Perrin, qu'une ambulance a été appelée à son domicile de La Côte-aux-Fées et qu'il a été transporté aux urgences de l'Hôpital Pourtalès, à Neuchâtel.
Problème gastrique, crainte de burn-out ou gros coup de blues excessivement arrosé d'alcool? Les versions divergent. Mais Yvan Perrin est formel: «Je n'ai pas de problème d'alcool, même si je suis amateur de bon whisky et d'absinthe.» Il ajoute que sa visite aux urgences lui a permis de se faire ausculter sous toutes les coutures: «Il en est ressorti que je ne souffre d'aucune pathologie particulière.»
De la luminothérapie
Sujet à la dépression hivernale, Yvan Perrin indique que son unique traitement du moment se résume à quelques minutes de luminothérapie par jour. Peut-il donc rassurer les électeurs sur sa pleine capacité à assumer la lourde charge de conseiller d'Etat s'il est élu? «En l'état, mon médecin ne m'a pas indiqué que je cours un risque. Si c'était le cas, j'arrêterais tout. Je suis motivé mais pas suicidaire! De plus, je sais que je dois faire spécialement attention à ne pas exploser en vol par égard à mon parti dont je suis l'unique candidat.»
La fragilité potentielle du candidat Perrin a d'ailleurs été âprement discutée à l'interne de l'UDC, sachant qu'en plus de son burn-out il a parfois disparu de la circulation sans donner de nouvelles, cloîtré chez lui. L'automne dernier encore, il n'a donné aucun signe de vie pendant tout un jour, ni à son nouveau job dans la sécurité, ni à son parti et ni même à sa cousine de La Côte-aux-Fées, qui lui sert de secrétaire.
Un SMS par jour
«Depuis l'annonce de sa candidature en novembre dernier, nous avons convenu avec M. Perrin qu'il envoie un SMS tous les jours à la direction du parti pour s'assurer qu'il n'y a pas de problème», précise Walter Willener. Un notable UDC du canton se montre toutefois inquiet: «Il n'est pas prudent d'avoir lancé Yvan Perrin comme unique candidat, sachant les problèmes chroniques de santé psychique qu'il connaît.» «Je le sens en forme, tempère Walter Willener. Et comme les jours s'allongent, on peut être optimiste!»