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GuerreLa situation en Syrie est «hors de contrôle»

Alors que le chef de l'opposition syrienne et le ministre syrien des Affaires étrangères iront bientôt à Moscou, l'ancien porte-parole des Affaires étrangères syriennes est sorti de son silence.

Une fille syrienne dans les rues d'Alep avec le drapeau de l'Armée syrienne Libre.

Une fille syrienne dans les rues d'Alep avec le drapeau de l'Armée syrienne Libre.

Selon l'ancien porte-parole des Affaires étrangères syriennes, la situation en Syrie est «hors de contrôle».

Le chef de la Coalition de l'opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, doit se rendre à Moscou «d'ici deux-trois semaines», a déclaré mercredi le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhail Bogdanov, cité par l'agence Ria Novosti. La date exacte n'est pas encore été fixée.

Quant au ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, il est attendu dans la capitale russe d'ici la fin du mois. Le ministère a toutefois indiqué que Walid Mouallem ne rencontrerait pas le chef de l'opposition syrienne et insisté que tout dialogue avec l'opposition n'aurait lieu que «sur le sol syrien».

Seule grande puissance à encore entretenir des relations étroites avec Damas, la Russie a jusqu'ici bloqué, avec la Chine, tous les projets de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant le président Bachar al-Assad.

La Russie, un des derniers soutiens du régime syrien auquel elle livre des armes, s'oppose à toute ingérence dans le conflit. Celui-ci a fait, selon l'ONU, près de 70'000 morts depuis son commencement il y a près de deux ans.

Situation incontrôlable

Durant la journée, l'ancien porte-parole des Affaires étrangères syriennes Jihad Makdissi est sorti de son silence. Il se présente comme un homme «indépendant» et exprime son soutien à un «processus de changement pacifique» en Syrie, déchirée par un conflit sanglant depuis près de deux ans.

«J'ai quitté un champ de guerre, je n'ai pas quitté un pays normal», a affirmé dans un communiqué Jihad Makdissi qui ne précise pas son pays de résidence actuel. Il avait quitté son poste à Damas en décembre dernier.

Dans ce document, il explique son départ de Syrie estimant qu'«il n'y a plus de place pour la modération dans cette anarchie». Selon lui, la situation est désormais «hors de contrôle».

«En congé»

Pour l'ancien responsable syrien, «le mouvement populaire (déclenché en mars 2011) aux revendications légitimes (...) a gagné les coeurs, car la société dans son ensemble se tient toujours aux côtés des faibles et (soutient) les revendications légitimes de la population».

Le 3 décembre, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme avait indiqué que le porte-parole avait quitté son poste et s'était rendu à Londres «poussé à la démission par l'entourage du président» Bachar al-Assad. Le 11 décembre, le quotidien Al-Watan, proche du pouvoir à Damas, affirmait que Jihad Makdissi était en congé pour trois mois et avait quitté la Syrie de façon «officielle».

Violents combats

Sur le terrain, de violents combats ont opposé mercredi l'armée syrienne aux rebelles autour de bases militaires dans la province d'Alep (nord). Ce fut notamment le cas autour de celle appelée Brigade 80, dont les rebelles ont quasiment pris le contrôle, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Cette base est en charge de la sécurité de l'aéroport international d'Alep et de l'aéroport militaire d'Al-Nairab, selon l'OSDH qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins.

Mardi, les rebelles avaient pris le contrôle de l'aéroport militaire d'Al-Jarrah. Ils avaient lancé des attaques sur d'autres bases aériennes de la région, faisant des dizaines de morts des deux côtés. Les rebelles concentrent leurs attaques sur les bases aériennes pour tenter de mettre les avions de l'armée hors service et les empêcher de mener des raids.

Carburant bloqué

Par ailleurs, des manifestants libanais ont bloqué mercredi le point de passage en direction de la Syrie. Ils ont retenu un chargement de carburant destiné selon eux à l'armée du président Bachar al Assad.

Quelque 30 camions ont été contraints de s'arrêter au bord de la frontière libano-syrienne. Le blocage des poids lourds a été partiellement levé après plusieurs heures, sans qu'on sache si tous les camions ont ensuite pu traverser la frontière.

(AFP)

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