SuisseLa SSR doit collaborer avec tous les médias
Le Conseil national a adopté un texte visant à permettre à tous les médias privés l'accès sans discrimination aux canaux publicitaires de la SSR.

Le Conseil des Etats devra encore donner son feu vert au texte. (Mardi 27 février 2018)
La SSR est appelée à collaborer avec tous les médias. Le Conseil national soutient la volonté de la Chambre des cantons en ce sens. Mais il ne veut pas attendre la révision totale de la loi sur la radio et télévision.
Distorsion de la concurrence
En toile de fond du débat, la coentreprise publicitaire Admeira de Swisscom, de la SSR et de l'éditeur Ringier. Cette dernière, lancée en avril 2016, a défrayé la chronique. Les éditeurs privés critiquent une distorsion de la concurrence. Dans une motion, le Conseil des Etats demande de profiter de la future loi sur les médias pour changer la donne.
Selon le texte, tous les médias devraient pouvoir profiter d'une collaboration avec la SSR d'autant plus que cette dernière est financée par la redevance. Aucune discrimination ne devrait prévaloir. Et ce sans attendre la nouvelle législation. La commission du National a amendé le texte en ce sens.
Le Conseil fédéral n'en voulait pas. Des coopérations sont déjà possibles. De plus, le texte va trop loin, et le service public doit d'abord être redéfini, a fait valoir la ministre des télécommunications Doris Leuthard.
Seule la gauche et quelques PDC l'ont suivie. Au vote, les députés ont soutenu la motion par 120 voix contre 68. Le Conseil des Etats devra donner son feu vert.
Sans discrimination
Dans la foulée, la Chambre du peuple a donné suite à une initiative parlementaire d'Hugues Hiltpold (PLR/GE), malgré un premier niet de la commission des télécommunications des Etats. Le texte demande que la collaboration de la SSR avec d'autres entreprises de médias soit soumise à certaines conditions, notamment l'ouverture sans discrimination à tous les médias.
La gauche a tenté en vain de repousser le texte. La problématique peut être abordée dans la révision de la loi sur les médias électroniques, il ne serait pas judicieux d'entreprendre une autre révision maintenant, a dit Philippe Hadorn (PS/SO) au nom de la minorité. L'initiative parlementaire a été adoptée par 122 voix contre 68. Le Conseil des Etats tranchera.