Mondial de hockey: La Suisse à la découverte du très rugueux Milan Lucic

Dans le très jeune contingent du Canada dans ce Championnat du monde, un profil sort du lot. Celui de Milan Lucic. À 34 ans, l’attaquant des Calgary Flames aux 1309 matches de NHL (661 points) dispute le premier tournoi de sa carrière avec son pays. Il a lui-même demandé à être sélectionné, alors que son pays recevait de nombreux refus d’aller à Riga.

«J’ai pris contact avec Hockey Canada et je leur ai dit: s’il y a une place pour moi, je serais heureux de participer. En tant que compétiteur, c’est quelque chose que je voulais voir figurer sur mon CV», a-t-il expliqué à The Athletic avant le début de la compétition. Il faut dire que l’ailier a une histoire difficile avec le maillot à la feuille d’érable, puisqu’il avait été retranché au dernier moment avant les Jeux olympiques de 2014.

Si le joueur d’origine serbe évolue à Riga, c’est aussi pour montrer qu’il a encore les capacités de jouer dans la meilleure ligue du monde. Son contrat de 5’250’000 dollars par année a pris fin et il se retrouve sur le marché des agents libres après une saison décevante sur le plan personnel (77 matches et 19 points, dont 7 buts).

«J’ai l’amour du jeu. Au fond de moi, j’ai l’impression d’être en bonne santé pour continuer à jouer. Je suis jeune dans le cœur. J’aime la compétition, m’entraîner et faire partie d’un groupe ambitieux, a souligné le vainqueur de la Coupe Stanley 2011 avec les Boston Bruins. Je ne veux pas perdre ce sentiment.»

Milan Lucic, aligné à l’aile du premier bloc canadien, en compagnie de Sammy Blais (St. Louis Blues) et Joe Veleno (Detroit Red Wings), réussit pour le moment son adaptation au jeu européen. Il totalise 2 points après les quatre victoires du Canada.

Bien que le géant de 1m93 pour 105 kg ait été un prolifique attaquant en Amérique du Nord, il a bâti sa réputation sur son style de jeu. Il est l’un des meilleurs attaquants de puissance que la NHL ait connu. Son jeu physique - 1528 minutes de pénalité en carrière - a de quoi impressionner, encore plus auprès des joueurs européens.

Gaëtan Haas connaît bien son futur adversaire. Entre 2019 et 2021, alors qu’il portait le maillot des Edmonton Oilers, il a affronté Calgary et Lucic à plusieurs reprises dans la chaude bataille de l’Alberta. «Tu dois savoir quand il est sur la glace parce que tu ne peux pas manquer de vigilance et ne pas être préparé à recevoir une charge», se souvient le Biennois.

Une rudesse qui ne l’empêche pas d’être un joueur correct à en croire Gaëtan Haas. «Il joue dur mais il ne vient jamais avec le coude. C’est juste que c’est un buffle, rigole-t-il. Sa charge, tu vas clairement la sentir passer.»

Dans le clan helvétique, très peu ont eu la chance – ou la malchance - de se retrouver sur la glace contre cet adversaire épais et robuste. «Je n’ai jamais joué contre lui, mais ça va être très intéressant, déclare Christoph Bertschy. Je vais suivre les conseils de Gaëtan et faire attention, mais lui aussi devra être sur ses gardes.»

Affronter un joueur aussi atypique et à la réputation un brin sulfureuse fait forcément parler dans le vestiaire. «On a pas mal rigolé là-dessus avec les coéquipiers, sourit l’attaquant de Fribourg-Gottéron. On s’est demandé comment on pouvait aller le provoquer et lui mettre un peu la misère. Plus sérieusement, on ne va pas se focaliser sur un joueur car c’est une formation avec énormément de qualité.»

Les Suisses arriveront-ils à faire sortir Milan Lucic de son match? Ce dernier mettra-t-il quelques charges impressionnantes dont il a le secret? Réponses samedi dès 15h20 pour le choc entre les deux nations encore invaincues du groupe.