La Suisse s'est chanceusement imposée 1-0 contre l'Allemagne mardi dans le Mondial 2015. Après trois rencontres, la sélection nationale pointe à la troisième place du groupe A avec sept points.

Tranquillement installés dans leur canapé, Inti Pestoni et Lino Martschini doivent avoir un sourire en coin. Le Tessinois, étincelant en fin de saison avec Ambri-Piotta, n'a même pas eu droit au camp de préparation alors qu'il a sauvé les Léventins contre Rapperswil en play-out. Quant au lutin de Zoug, son physique l'a sans doute desservi au moment où le sélectionneur a imaginé des lignes.

Et lorsque l'on observe cette Suisse version Hanlon, on en vient à se demander si les attaquants censés marquer sont vraiment des buteurs. Critiquée, la première ligne Brunner-Romy-Hollenstein ne crée rien ou presque. Même si, comme pour faire taire les Cassandre, c'est Denis Hollenstein qui a inscrit le but gagnant (53e) en profitant d'une passe de Brunner sur une erreur de la défense germanique.

Glen Hanlon a beau claironner que les rencontres face à des adversaires comme l'Allemagne ou la France donnent lieu à des résultats serrés, cette Allemagne-là en avait quand même pris dix contre le Canada. Sans oser comparer les deux nations, la Suisse possède à Prague des atouts qui devraient lui permettre de passer l'épaule. La progression dans le jeu aperçue après le remplacement de Ralph Krueger par Sean Simpson semble toutefois terminée.

Après quarante minutes de jeu, on a généreusement comptabilisé trois actions helvétiques. Deux percées de Brunner et un joli tir de Bieber à 6 contre 5 à la suite d'une pénalité différée. Punkt schluss. Et inutile d'aller chercher la lumière du côté allemand. La sélection de Pat Cortina, éparpillée façon puzzle par un Canada joueur, a répondu avec ses moyens. Limités donc. Avec le seul Tobias Rieder comme joueur de NHL, la Mannschaft a le profil pour devoir lutter contre la relégation avec l'Autriche.

Avec ses sept points acquis sans la manière, la Suisse voit désormais la Lettonie se dresser devant elle. Une Lettonie qui n'a pas encore marqué de point en trois parties. Mais qui a des circonstances atténuantes puisqu'elle a dû affronter les trois meilleures nations (Canada, Suède et République tchèque) d'emblée. Et si la Suisse domine les Baltes, elle aura quasiment son billet pour les quarts de finale en poche!

Prague, O2 Arena. 10 253 spectateurs. Arbitres: MM. Nord (Su), Bulanov (Rus), Puolakka (Fin) et Sefcik (Slq).

Buts: 53e Hollenstein (Brunner, Romy) 1-0.

Suisse: Genoni; Blum, Josi; Geering, Streit; Helbling, Grossmann; Bodenmann, Ambühl, Bieber; Fiala, Almond, Suri; Brunner, Romy, Hollenstein; Walker, Trachsler, Wieser; Schäppi.

Allemagne: Pielmeier; Kohl, Nikolai Goc; Krueger, Müller; Daschner, Koppchen; Krupp; Yannic Seidenberg, Raedeke, Kink; Reimer, Pietta, Ehliz; Wolf, Hager, Rieder; Oppenheimer, Hospelt, Plachta; Krammer.

Notes: la Suisse sans Du Bois, Kukan (blessés), Manzato (surnuméraire) ni Scherwey (non inscrit). 60e temps mort de la Suisse.

Pénalités: 3 x 2' contre la Suisse, 6 x 2' contre l'Allemagne.