A six jours de son entrée dans le Championnat du monde à Helsinki face au Kazakhstan, la Suisse a montré certaines qualités contre le Canada, qui incitent à l'optimisme. Sur le plan du rythme, elle a parfaitement soutenu la comparaison avec les joueurs d'Amérique du Nord. La partie s'est jouée sur un tempo élevé qui a duré 65 minutes.

Dans la cohue des vestiaires, le coach national Sean Simpson n'arrêtait pas de lancer des fleurs à ses joueurs. "Ce fut une superbe performance. Si on continue à jouer comme ça, on en gagnera des matches, c'est certain. Nous nous sommes créé beaucoup d'occasions. Le power-play a également marché même si l'on n'a pas marqué."

Face à un adversaire qu'elle retrouvera le 9 mai pour son 4e match de poule, la Suisse a tout de même perdu. Pourquoi ? Une nouvelle fois pour n'avoir pas su pousser "le puck au fond". Le plus rageant, c'est que les occasions furent nombreuses pour les coéquipiers de Mark Streit, impérial en défense. Romy, Bezina, Brunner, Monnet, Sprunger et Trachsler se sont retrouvés en position favorable pour ouvrir la marque sans parvenir à battre l'excellent portier des Edmonton Oilers, Devan Dubnyk.

Finalement, la Suisse a été récompensée de son abnégation par un but superbe de Daniel Rubin à 1'53'' du terme du temps réglementaire, à la faveur d'un beau mouvement où étaient engagés Morris Trachsler et Benjamin Plüss. Si la sélection helvétique pouvait se prévaloir de mener 1-0 à ce moment-là, elle le devait aussi à Reto Berra.

Le gardien du HC Bienne a parfaitement tenu son rang. Il a réussi deux "big save" au cours de la partie. A la 18e, il se faisait l'auteur d'un arrêt fulgurant de la mitaine et à la 32e, il affrontait avec succès le meilleur attaquant canadien Jordan Eberle (Edmonton Oilers). Le Seelandais, qui se bat pour une place de titulaire contre Tobias Stephan, ne pouvait rien faire sur la déviation du même Eberle alors que le Canada poussait tant et plus avec six joueurs de champ pour arracher l'égalisation. A 0''8 du terme du temps réglementaire, les Canadiens étaient récompensés de leurs efforts après avoir réussi à empêcher les Suisses de sortir de leur zone pendant une longue période.

Au cours de la séance des tirs au but - avec seulement trois tireurs par équipe - seul l'inévitable Eberle a transformé son essai. Brunner, Niederreiter et Romy ont manqué le leur. La défaite en soi n'est pas infamante mais c'était une bonne occasion d'épingler un "vrai" Canada à son palmarès pour la Suisse.

Elle bénéficiera d'une nouvelle chance mardi à Kloten mais les Canadiens auront eu deux nuits supplémentaires pour effacer les méfaits du décalage horaire. Il faudra donc des attaquants encore plus précis dans le dernier geste. Brunner a un peu déçu alors qu'il passait un test important en vue d'un éventuel engagement en NHL. Il fut moins en vue que Niederreiter ou Romy, les meilleurs attaquants helvétiques. Derrière, Sbisa a souffert de la comparaison avec Streit.