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Eté pourriLa Suisse devra importer 10'000 tonnes de céréales en plus

Bien que les rendements en céréales aient été plus élevés cette année, la quantité et la qualité du blé et du seigle pour la fabrication du pain sont nettement moins bonnes.

ARCHIVES / PHOTO D'ILLUSTRATION, Keystone

Swiss granum a demandé à l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG) une augmentation des importations en raison des conditions particulières de ce été maussade. Au final, le pain pourrait bien coûter plus cher.

Cette année, les cultures ont été atteintes de germination. Au total, ce sont 107'000 tonnes de céréales panifiables qui se retrouvent impropres à la panification et qui iront au secteur fourrager, comme l'ont déjà relaté plusieurs médias. Restent 379'500 tonnes disponibles pour le pain (413'000 en 2013).

Cette quantité est complétée chaque année par des importations de céréales panifiables (blé, seigle, épeautre). La Suisse a droit à un contingent annuel limité à 70'000 tonnes qui s'annonce déjà insuffisant pour couvrir les besoins des meuniers en 2015. Ceux-ci se montent à 480'000 tonnes par année.

10'000 tonnes de plus

L'organisation de la branche suisse des céréales, Swiss granum, a donc demandé 10'000 tonnes supplémentaires, soit 14% de plus, a indiqué Stephan Scheuner, directeur de Swiss granum. Cette quantité prend en compte les stocks hérités de l'année dernière.

Quant à savoir si ces importations supplémentaires entraîneront une hausse du prix du pain, plusieurs responsables estiment qu'il est encore trop tôt pour le dire. Le coût de la farine représente seulement 15% du prix total de la miche, nuance Jean-Pierre Mathys, porte-parole de l'Association des Boulangers-Confiseurs suisses.

La Fédération des Meuniers Suisses n'a pas encore fixé ses prix pour 2015. Des tests de qualité des céréales sont en cours afin d'analyser quels traitements sont nécessaires pour obtenir une farine de qualité suffisante.

Farine plus chère

Mais il est bien probable que le prix augmente, annonce Lorenz Hirt, directeur de la Fédération. Dans la branche des moulins, on parle d'une hausse de 5 à 7 francs par 100 kilos pour un prix actuel de 140 francs.

Car la piètre qualité du blé indigène cette année nécessite d'être compensée par du blé importé de qualité supérieure qui coûte d'autant plus cher, explique-t-il. La Fédération craint d'ailleurs que les 10'000 tonnes de céréales importées en sus du contingent habituel ne suffisent pas aux besoins des moulins.

Pour 2015, les importations réglées en quatre tranches ont été modifiées de manière à assurer assez de céréales de qualité pour les six premiers mois. Au lieu de deux premières tranches à 20'000 tonnes, il sera possible d'en importer chaque fois 30'000. Une réévaluation des besoins se fera ensuite, a indiqué M. Hirt.

Pour les paysans suisses, il s'agit d'éviter de voir leur blé déclassé en catégorie fourragère et de compter sur la récolte de l'année prochaine. Mais pour les moulins, il est désagréable d'être dépendants d'une récolte qui peut s'avérer désastreuse et qui nécessitera d'agir dans l'urgence.

(ats)

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