CoronavirusLa Suisse doit «garder le cap», selon l’OMS
L’Organisation mondiale de la santé estime que certains pays européens, dont la Suisse, doivent persévérer pour redescendre à quelques cas par jour.

Tedros Adhanom Ghebreyesus veut voir des vaccins distribués de manière équitable «partout dans le monde».
L’OMS appelle les États comme la Suisse et certains de ses voisins européens à «garder le cap» après le plateau élevé de cas observé depuis quelques jours. Elle a dit aussi vendredi à Genève s’attendre à préqualifier un vaccin «dans les prochaines semaines».
«Nous devons garder le cap. Nous devons continuer», a affirmé à la presse une épidémiologiste de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le continent européen a montré cet été qu’il était possible de redescendre à quelques cas par jour. «Cela peut être fait et cela sera fait à nouveau», a ajouté la responsable qui a appelé, encore une fois, tout comme le directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus, à être prudents au moment des fêtes. Il faut «être certain» de continuer «cette fois» à honorer les recommandations de distanciation sociale et d’hygiène et d’éviter les rassemblements, a dit de son côté le chef du programme d’urgence au sein de l’OMS Michael Ryan.
Avec l’arrivée progressive de vaccins, cette attitude permettra d’éviter de nouveaux confinements, a-t-il ajouté. Après une baisse, le nombre de cas stagne à un nombre élevé depuis plusieurs jours dans plusieurs pays européens, dont la Suisse. Et au total, le nombre de décès du coronavirus en Europe a presque doublé en un mois et demi.
Succès «stupéfiant»
Le début de la vaccination contre le coronavirus, en Grande-Bretagne, moins d’un an après le début de la pandémie constitue «un succès scientifique stupéfiant», selon Tedros Adhanom Ghebreyesus. Un certain nombre de pays attendent une préqualification de l’OMS.
Le vaccin utilisé en Grande-Bretagne sera discuté par les comités de l’organisation, en charge de cette approbation, qui devraient rendre une recommandation «dans les prochaines semaines», affirme encore la cheffe scientifique de l’institution Soumya Swaminathan. Une dizaine d’entreprises ont déjà demandé une validation du leur. Tedros Adhanom Ghebreyesus veut, lui, désormais voir des vaccins distribués de manière équitable «partout dans le monde». Or, il manque 4,3 milliards de dollars (3,8 milliards de francs) pour les États qui sont le plus dans le besoin.
Environ un milliard de doses pour Covax
Le directeur général appelle les gouvernements à appliquer leur promesse de financement de l’accélérateur lancé il y a quelques mois. Le volet de ce dispositif sur les vaccins (Covax) a pu sécuriser déjà environ un milliard de doses de trois vaccins. Des discussions ont lieu pour l’élargir à d’autres candidats et des annonces devaient être lancées prochainement, a ajouté Tedros Adhanom Ghebreyesus. Également vendredi à Genève, le Conseil mondial des infirmières (CII) a appelé les États à investir davantage dans la santé pour tous à la veille de la Journée mondiale sur cette question.
De leur côté, le Haut commissaire de l’ONU pour les réfugiés Filippo Grandi et le directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) Antonio Vitorino ont relevé que la pandémie montrait le «besoin urgent» d’atteindre cette situation. Les gouvernements devront associer à la distribution de vaccins les réfugiés et les migrants, ont-ils affirmé.