DiplomatieLa Suisse impose des sanctions au président bélarusse
La Conseil fédéral s’est aligné sur les décisions prises par l’Union européenne et a pris des sanctions contre le président Alexandre Loukachenko, son fils et treize autres personnes.

Le président bélarusse Alexandre Loukachenko est au pouvoir depuis 1994.
La Suisse a imposé vendredi des sanctions au président bélarusse Alexandre Loukachenko, son fils Victor et treize autres personnes. Les avoirs de ces personnes sont gelés et il leur est interdit d’entrer en Suisse ou de transiter par la Suisse.
En étendant ses sanctions, la Confédération s’aligne sur les décisions prises le 6 novembre par l’Union européenne, indique le Conseil fédéral. Les quinze personnes placées sur la liste des sanctions sont tenues pour responsables d’actes de violence et d’arrestations arbitraires perpétrés au lendemain de l’élection présidentielle contestée d’août dans cette ex-république soviétique.
L’ONU avait dénoncé la semaine passée une «détérioration» de la situation au Bélarus. Depuis la présidentielle, près de 28’000 personnes ont été arrêtées.
Le Conseil fédéral a aussi décidé de reprendre dans son ordonnance l’embargo sur les biens d’équipement militaires et les biens susceptibles d’être utilisés à des fins de répression interne. L’UE avait décrété un tel embargo dès 2011.
Cette mesure avait jusqu’ici été largement mise en œuvre en Suisse sur la base de la législation régissant le matériel de guerre et le contrôle des biens. En reprenant l’embargo dans l’ordonnance, le Conseil fédéral dénonce la répression permanente menée contre la société civile et les membres de l’opposition au Bélarus.
Depuis 2006
Emboîtant le pas à l’UE, le Conseil fédéral avait adopté les premières mesures de coercition à l’encontre du Bélarus le 28 juin 2006. L’ordonnance avait été modifiée à plusieurs reprises. Le 12 octobre, le Département fédéral de l’économie avait rajouté 40 personnes physiques à la liste de personnes frappées par des sanctions.
L’ordonnance instituant des mesures à l’encontre du Bélarus et son annexe comprenant les personnes, entreprises et entités frappées par des sanctions fait aujourd’hui l’objet d’une refonte totale pour reprendre les dernières mesures.
Appel au dialogue
La Confédération se dit très préoccupée par les tensions qui s’exacerbent au Bélarus. Elle appelle au dialogue entre le gouvernement et la société civile.
Elle exhorte Minsk à se conformer à ses obligations internationales en matière de droits humains, parmi lesquelles le respect des droits liés à la liberté d’expression, de réunion et d’association, la libération de tous les prisonniers victimes d’arrestations arbitraires et l’ouverture d’enquêtes sur les accusations de torture ou de mauvais traitements commis par des forces de sécurité.