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Relations européennesLa Suisse ne sombrera pas, estime Christoph Blocher

Selon l'ex-conseiller fédéral UDC Christoph Blocher dans la presse allemande, Berne ne dénoncera aucun des accords bilatéraux avec l'Union européenne, malgré le vote sur l'immigration du 9 février.

Christoph Blocher fait la une du célèbre magazine allemand Der Spiegel.

Christoph Blocher fait la une du célèbre magazine allemand Der Spiegel.

Keystone

La Suisse ne sombrera pas si les négociations sur la libre circulation avec l'Union européenne sont rompues, assure le stratège de l'UDC Christoph Blocher dans la nouvelle édition du magazine allemand Spiegel. Berne ne dénoncera aucun des accords bilatéraux.

Les accords bilatéraux comportent des clauses de révision ainsi que des délais de résiliation, rappelle le conseiller national zurichois. Berne va s'y tenir. Il a été négocié que les accords puissent être modifiés si des difficultés économiques ou sociales se présentent. Comme la libre circulation «s'achemine vers une catastrophe», le peuple suisse a décidé de s'en éloigner.

Le pays compte 23,8% d'étrangers et près de 15% de naturalisés de première génération, souligne Christoph Blocher. Aucun autre pays européen n'atteint de tels chiffres, selon lui.

«L'UE est une construction erronée»

Le stratège de l'UDC plaide dans l'interview pour l'arrêt de négociations avec Bruxelles au niveau institutionnel. «La Suisse ne conclut pas d'accords coloniaux, pas même avec l'UE. On prêche pour l'autodétermination des peuples. Cela n'est-il plus valable?»

Interrogé pour savoir s'il se sent européen, Christoph Blocher répond: «Oui, absolument. Mais l'UE est une construction erronée et abstraite, désolé. Elle a dévié très loin du projet pacifique idéaliste de base».

Christoph Blocher était interviewé alors que l'Union européenne a annoncé dimanche avoir gelé la participation suisse au programme d'études «Erasmus» et au projet de recherche «Horizon 2020». Ceci en réaction à la décision de la Suisse de suspendre l'accord pour l'extension de la libre circulation des personnes à la Croatie.

economiesuisse regrette les mesures de l'UE

Economiesuisse a réagi lundi à cette annonce, «regrettant fortement cette décision». La Fédération des entreprises suisses «déplore ces réactions hâtives». L'exclusion de la Suisse du plus grand programme de recherche à l'échelle mondiale, «Horizon 2020», aura une grande portée, selon elle.

L'accès aux projets de recherche est désormais plus difficile pour les centres de recherches suisses, ainsi que pour de nombreuses entreprises qui bénéficieraient fortement de cette collaboration. Quant aux étudiants helvétiques, ils ne pourront plus effectuer un semestre d'études dans un pays de l'UE sans difficulté ni bureaucratie, poursuit l'organisation faîtière économique.

(ats)

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