Nations UniesLa Suisse prépare sa candidature au Conseil de sécurité
Berne est déjà en train d'établir des contacts et d'étudier les pays dont elle pourrait gagner le soutien en vue de son accession à un siège au Conseil de sécurité pour la période 2023-2024.

Le Conseil de sécurité est composé de cinq membres permanents et de 10 membres non permanents.
La Suisse vise un siège au Conseil de sécurité pour la période 2023-2024. La véritable campagne ne débutera qu'en 2020, mais Berne est déjà en train d'établir des contacts et d'étudier les pays dont elle pourrait gagner le soutien, indique l'ambassadeur de Suisse à l'ONU, Paul Seger.
Même si personne ne peut prédire la façon dont le monde évoluera dans les huit prochaines années, la Suisse a déjà fixé les priorités qu'elle souhaite défendre au Conseil de sécurité. Elle s'efforcera notamment de faire avancer ses initiatives pour plus de transparence et de meilleures méthodes de travail au sein du conseil, a expliqué Paul Seger, qui quitte son poste fin juillet.
La Confédération coordonne actuellement les travaux du groupe ACT, un groupe de 27 pays que Paul Seger évoque comme le «fer de lance pour de nouvelles idées pour améliorer le Conseil de sécurité». Avec ACT, la Suisse a aussi formulé des propositions visant à mieux structurer l'élection du secrétaire général de l'ONU.
Le Conseil de sécurité doit s'ouvrir
Actuellement, les plus puissants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité - la Chine, la Russie et les Etats-Unis - établissent le nom du futur secrétaire général. Aucune véritable élection n'est prévue et le poste n'est même pas mis au concours.
Les efforts se poursuivent aussi pour convaincre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, Russie, France et Grande-Bretagne) de renoncer à leur veto lors du vote de résolutions concernant des crimes contre l'humanité ou des génocides.
«Nous voulons ouvrir le Conseil de sécurité aux 178 autres Etats membres de l'ONU. Il faut aussi ouvrir les fenêtres au sein même du Conseil et l'aérer», affirme Paul Seger. Selon lui, plus de transparence conduira en fin de compte à un renforcement du Conseil de sécurité.
«Nous disons au Conseil de sécurité: 'si vous incluez les autres pays membres, on trouvera peut-être de meilleures solutions et des perspectives supplémentaires dont vous n'aviez pas conscience», explique-t-il.
Le Bâlois espère par ailleurs que le Conseil de sécurité mette à l'avenir plus de poids sur les questions humanitaires et moins sur les opérations militaires de maintien de la paix. Il prône la promotion civile de la paix et la médiation pour prévenir des conflits dans leur phase initiale et éviter l'engagement de casques bleus.
Pas d'effet négatif
Paul Seger ne craint pas, en revanche, que les propositions faites par la Suisse puissent nuire à sa candidature du fait de leur caractère désagréable pour les cinq «grands». L'élection se fait devant l'Assemblée générale de l'ONU et les candidats doivent obtenir les deux tiers des voix parmi les 193 pays membres pour être élus.
Avec les efforts qu'elle mène pour mieux intégrer aux décisions les Etats non membres du Conseil de sécurité, la Suisse a de bonnes chances d'être élue, affirme Paul Seger.