Fonds vertLa Suisse prête à investir 14,5 millions de francs
Si la candidature helvétique l'emporte, la Confédération annonce déjà engager cette somme pour le siège à Genève. Cinq autres pays sont dans la course.

L'ambassadeur Alexandre Fasel (gauche), la conseillère fédérale Doris Leuthard (au centre), du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) et l'ambassadeur Juerg Lauber (droite).
La Confédération et les autorités du canton s'engagent à soutenir à hauteur de 14,5 millions de francs l'installation à Genève et le démarrage du Fonds vert pour le climat, si la candidature suisse l'emporte. La Suisse souhaite que le Fonds démarre au plus vite.
«Nous voulons que le Fonds réussisse, c'est la priorité de la Suisse. Le Fonds doit démarrer au plus vite dans un cadre idéal pour qu'il puisse fonctionner efficacement. Genève a beaucoup à offrir», a déclaré vendredi à la presse le chef de la délégation suisse, l'ambassadeur Jürg Lauber.
La Suisse est candidate pour accueillir le secrétariat du nouveau Fonds aux côtés de cinq autres États, l'Allemagne, la Corée du Sud, le Mexique, la Namibie et la Pologne. Les six pays présentent leur dossier de candidature à l'occasion de la première réunion du Conseil exécutif du Fonds vert pour le climat, qui s'est ouverte jeudi à Genève.
Les 14,5 millions de francs (dont 800'000 francs du canton de Genève) seront valables pour les trois premières années d'activité du secrétariat, dès 2014. Ce soutien sera ensuite revu selon les besoins.
Des bureaux seront offerts gratuitement pour une trentaine d'employés, dans un premier temps, une centaine au maximum, dans le bâtiment de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), a précisé l'ambassadeur Jürg Lauber.
Expertise de la place financière
De 2014 à 2016, la Confédération contribuera chaque année à hauteur de trois millions de francs aux frais de fonctionnement du secrétariat.
Le canton prendra en charge les frais de voyage et d'hébergement des délégués des pays en développement. Berne mettra en outre à disposition un million de francs par an de 2014 à 2016 afin de soutenir le travail de ces pays dans le cadre des activités du Fonds.
L'ambassadeur Jürg Lauber a souligné que le Fonds vert, s'il s'établit à Genève, bénéficiera non seulement de toutes les synergies de la Genève internationale, mais de l'expertise de la place financière genevoise.
A la suite de la présentation des candidatures, à huis clos samedi, le Conseil exécutif du Fonds va former un comité de sélection qui examinera les six dossiers en vue de faire une proposition. La conférence des États parties à la Convention sur les changements climatiques, prévue du 26 novembre au 7 décembre à Doha (Qatar), prendra la décision finale.
Offre allemande
Comparativement, l'Allemagne, qui accueille à Bonn le secrétariat intérimaire, présente un projet beaucoup plus ambitieux avec la construction d'un bâtiment d'une valeur de 90 millions de francs, 2,4 millions par an pour l'organisation des conférences, 4,8 millions pour les frais de fonctionnement du Fonds, 1,2 million supplémentaires pour les frais de voyages.
Au sein de la délégation suisse, l'on fait remarquer que l'offre des Allemands ne correspond pas nécessairement au souhait des gouvernements qui ne veulent pas d'une nouvelle organisation bureaucratique, mais plutôt d'une structure souple, flexible, travaillant en réseau.
La délégation suisse espère que les dossiers seront évalués sur la base de critères techniques et non politiques. Le Conseil du Fonds est composé de représentants de 24 pays, 12 pays industrialisés et 12 en développement, nommés pour trois ans. La Suisse y occupe un siège de membre suppléant, aux côtés de la Russie.
Cent milliards par an en 2020
Le but du Fonds sera d'encourager la baisse des émissions de gaz à effet de serre dans le monde ainsi que l'adaptation au changement climatique. Il financera dans les pays les moins avancés des investissements dans les technologies propres.
A la différence du Fonds mondial pour l'environnement (FEM), qui célèbre ses 20 années d'existence, le Fonds vert pour le climat devrait mobiliser au-delà des gouvernements le secteur privé et trouver des mécanismes de financement innovants, a précisé Stefan Marco Schwager, de l'office fédéral de l'environnement (OFEV).
A la conférence de Copenhague en 2009, les États ont promis d'investir 100 milliards de dollars par an dès 2020 pour lutter contre le changement climatique (contre environ dix milliards l'an dernier). Le Fonds vert ne gérera qu'une partie de ces montants.