FootballLa Suisse réagit et surprend l’Allemagne
Trois jours après une prestation moyenne en Ukraine, la Nati n’est pas passée loin de la victoire contre la Mannschaft à Bâle. Elle a dû se satisfaire du match nul (1-1).
- par
- Florian Vaney, Bâle

Silvan Widmer (à dr.) a marqué le but pour la Suisse.
Vladimir Petkovic avait annoncé qu’il y aurait du changement après la défaite en Ukraine: le sélectionneur de la Suisse s’y est tenu. Exit Kevin Mbabu et Steven Zuber dans les couloirs, exit aussi Ruben Vargas, trop discret à Lviv, et place à Silvan Widmer, Loris Benito et Renato Steffen. Toujours dans un 3-4-3 apprécié par le «Mister» et dans lequel la Nati possède une certaine marge de progression.
Voilà donc le onze à qui incombait la mission de mettre à mal l’Allemagne, d’une part, et de se montrer plus précis et tranchant dans la dernière zone. C’est tout pour la théorie. Dans la pratique, la Suisse a fait très peur à tout le monde durant un quart d’heure. Pas certain que cette équipe allemande, privée de la plupart de ses meilleurs éléments, soit plus redoutable que l’Ukraine. Sauf que l’équipe nationale a fait preuve d’un respect qu’elle n’avait pas montré trois jours plus tôt et qui a permis à Toni Kroos et ses coéquipiers d’évoluer dans un fauteuil… jusqu’à ce que tombe naturellement l’ouverture du score. On vivait la 14e minute et Ilkay Gündogan a trop bien placé sa frappe à l’orée de la surface pour laisser une chance à Yann Sommer.
Dans les yeux
Cette Nati-là ne se dirigeait sur rien d’autre que le chemin d’une lourde défaite, tant Leroy Sané et ses partenaires bénéficiaient d’une liberté quasi-totale de mouvement. Et puis le respect s’est transformé. La timide Suisse a commencé à trouver des solutions, emmenée par les mobiles et percutant Renato Steffen et Breel Embolo. Granit Xhaka brisait à nouveau les lignes avec ses passes, Djibril Sow élevait le niveau loin au-dessus de ce qu’il avait proposé un Ukraine et, dans ces conditions, les Helvètes ont pu regarder l’Allemagne dans les yeux.
Dommage, d’ailleurs, que les tribunes du Parc Saint-Jacques n’aient pas été garnies du moindre supporter tant le spectacle est devenu plaisant et débridé. Antonio Rüdiger alertait la défense suisse de la tête? Silvan Widmer répondait dans la foulée. Haris Seferovic manquait l’immanquable? On pouvait en dire autant de Julian Draxler en position idéale face à Sommer. Dans un camp, dans l’autre, les événements se succédaient à toute vitesse.
Prise de risques
La possession stérile de Lviv s’est ainsi muée en phases de jeu nettement plus rapides et déstabilisantes. La Nati n’a pas été maître de la rencontre en tout temps, loin de là, mais sa production globale peut être qualifiée de très intéressante. Si le 0-1 était le juste résultat de la domination de la Mannschaft en début de match, l’égalisation est tombée sans que cela ne soit nullement volé. Service de Breel Embolo, récompensé de ses efforts, conclusion de Silvan Widmer venu soutenir l’offensive: la Suisse a joué, pris des risques, elle en a été récompensée.
Reste, comme souvent avec cette équipe, un sentiment un peu partagé. Parce qu’elle s’est mise dans une position délicate en perdant jeudi et parce qu’elle s’est procuré les occasions de faire la différence contre l’Allemagne, certains considéreront qu’il y avait plus qu’un point à aller chercher à Bâle. Parce qu’elle a montré du caractère, tenu tête à la sélection de Joachim Löw et obtenu un point, d’autres s’en satisferont. Le signe, sans doute, que cette équipe est bel et bien vivante et suscite des émotions.
Suisse - Allemagne 1-1 (0-1)
Parc Saint-Jacques. Arbitre: Michael Oliver (ANG).
Buts: 14e Gündogan 0-1; 58e Widmer 1-1.
Suisse: Sommer; Elvedi, Akanji, Rodriguez (64e Zuber); Widmer, Sow (80e Aebischer), Xhaka, Benito; Embolo (72e Vargas), Seferovic, Steffen. Entraîneur: Vladimir Petkovic.
Allemagne: Leno; Ginter, Süle (61e Tah), Rüdiger; Kehrer, Gündogan. Kroos, Gosens (78e Can); Sané (46e Brandt), Draxler, Werner. Entraîneur: Joachim Löw.
Avertissements: Süle (30e, antijeu), Steffen (49e, antijeu), Draxler (92e, jeu dur).
L’Espagne facile contre l’Ukraine
Dans l’autre match de ce groupe 4, l’Espagne de Luis Enrique a dominé des Ukrainiens (4-0) limités et le prodige Ansu Fati, 17 ans, titulaire pour la première fois, en a profité pour devenir le plus jeune buteur de l’histoire de la Roja (32e).
Le match était déjà plié, grâce à un doublé du capitaine Sergio Ramos (3e pen., 29e). Le défenseur du Real Madrid a désormais marqué autant de buts en sélection espagnole (23) que l’illustre Alfredo Di Stéfano. Et le score a encore été alourdi par un autre jeune de talent, Ferran Torres (84e).
En Ligue B, la Russie est allée gagner en Hongrie (3-2), alors que les Gallois ont battu la Bulgarie (1-0), les deux équipes ayant donc remporté leurs deux premiers matches de cette nouvelle campagne.
La Finlande s’est imposée sur le même score, en Irlande (1-0). Quant à la Turquie et la Serbie, elles se sont neutralisées (0-0).
Enfin, dans le Groupe 3 de la Ligue C, la Slovénie a battu la Moldavie (1-0) et la Grèce s’est imposée au Kosovo (2-1).