IntempériesLa Suisse reste en alerte
Les pluies continues d'hier vont se poursuivre jusqu'à mercredi. Les sols gorgés d'eau font craindre des éboulements.
- par
- Benjamin Pillard
L'accalmie de samedi n'aura été que de courte durée: la nuit suivante, 10 à 30 litres au mètre carré ont de nouveau arrosé la Suisse romande. «Nous n'avons eu qu'une dizaine d'heures de répit, avant l'arrivée d'un nouveau front», se désole Frédéric Glassey, directeur de la météorologie de MeteoNews.
A Genève, le niveau de l'Arve est remonté hier à 600 m3/s après avoir observé une brève décrue, sans atteindre toutefois le plafond historique de la veille (plus de 900 m3/s, soit un débit onze fois plus élevé qu'à la normale).
Vièze et Morge menaçantes
Même schéma en Valais, dans la région de Val-d'Illiez et de Monthey, où la situation était de nouveau critique, si bien que deux pelleteuses étaient à pied d'œuvre à Morgins, en amont de la rivière la Vièze – laquelle a sérieusement menacé de déborder vendredi soir. Dans la commune franco-suisse de Saint-Gingolph enfin, la Morge, le cours d'eau frontière, a retrouvé son niveau normal, après l'évacuation de milliers de mètres cubes de roche.
«Il y avait 2,50 m de gravats dans la cuisine, et jusqu'à 1,50 m dans la salle à manger», témoigne Gérald Dufresne, patron de l'un des deux restaurants des quais de la localité, démolis par la crue de la rivière. «Nous logeons à l'hôtel même si notre appartement est resté intact. Des experts devront établir aujourd'hui si la structure du bâtiment a bougé.»
Trafic ferroviaire perturbé
Si les précipitations sont devenues moins intenses, elles n'en sont pas moins constantes, sur des sols gorgés d'eau et dans des rivières déjà bien remplies. «Nous craignons l'effet goutte d'eau qui fait déborder le vase, mais surtout les glissements de terrain», reprend le spécialiste de MeteoNews.
Le phénomène n'a pas tardé: vers 14 h, un éboulement a entravé une voie CFF à la hauteur de Flamatt (FR), coupant pendant trois heures le trafic ferroviaire entre Berne et Fribourg.
C'est donc en bus ou via Viège (1 h 30 de trajet supplémentaire!) que Neuchâtelois et Bernois ont dû gagner Lausanne hier après-midi. Quant à la ligne via Yverdon, elle reste interrompue suite au déraillement de Daillens (VD) jusqu'à ce matin.
«On n'est pas au bout de nos peines», lance Frédéric Glassey. Car aux éclaircies de cet après-midi succédera dès demain et jusqu'à mercredi une série d'épisodes pluvieux à caractère orageux.