États-UnisLa Suisse valide l’extradition d’un homme d’affaires russe
L’homme d’affaires russe Vladislav Kliouchine est accusé aux États-Unis de «délit d’initiés portant sur des dizaines de millions». La justice suisse a tranché en faveur de son extradition.

Un homme d’affaires russe avait recouru au Tribunal pénal fédéral contre son extradition aux États-Unis.
Le Tribunal pénal fédéral suisse a rejeté le recours formé par un homme d’affaires russe contre son extradition vers les États-Unis pour une affaire de délits d’initiés à grande échelle. Dans un arrêt rendu le 16 novembre et transmis lundi à l’AFP, le tribunal pénal fédéral rejette également la demande de mise en liberté présentée par Vladislav Kliouchine.
Selon des médias d’opposition russes, Vladislav Kliouchine serait très proche d’un haut responsable du Kremlin, Alexeï Gromov, premier adjoint au chef de l’administration présidentielle russe. Alexeï Gromov, qui a été porte-parole du Kremlin entre 2000 et 2008, est notamment chargé des médias au sein de l’administration présidentielle.
«Motifs politiques»
Vladislav Kliouchine a fait valoir dans son recours qu’il était poursuivi pour des «motifs politiques», espérant ainsi bénéficier du fait que la Suisse n’accorde pas l’extradition pour des infractions politiques. Mais le tribunal a indiqué ne pas avoir de doute sur «l’indépendance de la justice américaine» et rejeté son «objection de délit politique».
Vladislav Kliouchine est, selon l’Office fédéral de la Justice (OFJ), accusé aux États-Unis de «délit d’initiés portant sur des dizaines de millions de dollars avec plusieurs complices». Il a été arrêté dans le canton du Valais en mars.
L’homme d’affaires, qui dirige plusieurs sociétés, selon des médias russes, est notamment le propriétaire du groupe M13, spécialisé dans la mise au point des bases de données et les ressources informatiques.
Système «Katioucha»
Ce groupe a développé le système «Katioucha» de monitoring des médias et des réseaux sociaux, officiellement utilisé depuis 2016 par l’administration présidentielle russe, ainsi que par plusieurs autres ministères russes.
Le 7 avril, la Suisse a reçu une demande d’extradition de la Russie, que l’OFJ a annoncé, quelques mois après, avoir rejetée. La demande russe avait été suivie par une demande d’extradition des États-Unis le 19 avril. La Suisse a accepté cette demande le 24 juin, mais Vladislav Kliouchine avait fait appel de cette décision auprès du Tribunal pénal fédéral.
Il ne peut désormais plus faire appel. Toutefois, dans les cas particulièrement importants, la décision peut être attaquée par le Tribunal fédéral si ce dernier l’estime nécessaire.