New YorkLa Suisse veut «démocratiser» le Conseil de sécurité
Un groupe de cinq petits Etats, dont la Suisse, a fait part mercredi à New York de ses propositions pour améliorer les méthodes de travail du Conseil de sécurité de l'ONU.

Didier Burkhalter: «Il est donc légitime de demander à être mieux informé des prises de décisions.»
L'objectif de ce groupe, dont fait partie la Suisse, est que le plus puissant organe onusien s'ouvre davantage à la participation des autres Etats membres et se montre plus transparent.
Si la grande majorité des Etats membres de l'ONU ne sont pas représentés au Conseil de sécurité, tous, en revanche, sont tenus d'appliquer ses décisions: «Il est donc légitime de demander à être mieux informé des prises de décisions et, dans la mesure du possible, à être associé au processus», a expliqué le chef de la diplomatie suisse Didier Burkhalter, cité dans un communiqué du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
«Cette demande est en adéquation avec les deux champs d'action prioritaires que la Suisse s'est fixés dans le cadre de sa politique onusienne pour les années à venir: les réformes institutionnelles et la sécurité humaine», a ajouté le conseiller fédéral.
La réforme du Conseil de sécurité par la «démocratisation» de ses méthodes de travail est l'un des axes majeurs de la politique menée par la Suisse à l'ONU.
Restriction du droit de veto
Aux côtés du Costa Rica, de la Jordanie, de Singapour et du Liechtenstein, la Suisse plaide en faveur de la tenue d'un plus grand nombre de séances publiques, qui seraient dès lors accessibles aux pays non membres. Selon ce groupe de pays, les Etats concernés par des situations de conflit ou fournissant des contingents aux opérations de maintien de la paix doivent être davantage associés aux prises de décisions.
Le groupe des S-5 (»Small 5) préconise en outre une restriction de l'exercice du droit de veto et demande que les cinq membres permanents disposant de ce droit au Conseil de sécurité (P-5) renoncent à l'exercer dans les cas de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.
Les propositions de réforme ont, dans un premier temps, été soumises aux États membres de l'ONU pour consultation à titre informel. Celles-ci ayant recueilli un écho majoritairement positif, selon le DFAE, le groupe des S-5 a déposé mercredi à New York un projet de résolution contenant ces propositions. L'Assemblée générale prendra position sur ce document au cours des prochaines semaines.
Une résolution de l'Assemblée générale ne serait pas juridiquement contraignante pour le Conseil de sécurité. Elle induirait en revanche une pression politique, a affirmé le DFAE.