ParlementLa surveillance électronique des hommes violents convainc les élus
À la quasi-unanimité, les membres d’une commission ont soutenu un texte qui demande au gouvernement d’introduire une surveillance bien plus active pour protéger les femmes.

- par
- Yannick Weber

La conseillère nationale Céline Amaudruz (UDC/GE) a convaincu tous ses collègues (sauf un) parmi les membres de la commission compétente.
«Le soutien presque unanime à l’initiative parlementaire démontre une volonté forte et apparemment affranchie des jeux partisans d’aller de l’avant», écrit l’UDC dans un communiqué vendredi. Le parti réagit au vote de la Commission des affaires juridiques du Conseil national, qui a voté à 20 voix pour et 1 abstention pour le texte déposé par Céline Amaudruz (UDC/GE), qui vise à durcir la loi pour protéger les femmes victimes de violences conjugales.
«Il est proprement insupportable de voir la liste des victimes s’allonger tandis qu’on tergiverse en attendant les résultats d’études supplémentaires», déplorait l’élue genevoise dans son texte déposé en mars. Cosigné par des élus de tous partis, il repose notamment sur une comparaison avec le système en vigueur en Espagne, où l’usage du bracelet électronique pour tenir les hommes violents à distance de leur victime est bien plus utilisé qu’en Suisse, où il vient à peine de devenir légal, mais encore très peu mis en pratique.
«Selon le Conseil fédéral, depuis que ce système a été introduit en Espagne, aucun décès n’est à signaler et 95% des personnes à protéger ont indiqué se sentir plus en sécurité et mieux protégées. Il est donc incompréhensible de ne pas vouloir se montrer plus entreprenant», dit l’UDC dans son communiqué.
Processus encore long
Le parti fait référence à un rapport du Conseil fédéral publié fin 2021, dans lequel il se montrait prudent sur l’usage du bracelet électronique, estimant que les études manquaient pour prouver son efficacité réelle et que la loi suisse suffisait pour ordonner une surveillance électronique. «Le processus parlementaire est encore long et même si je suis heureuse de cette quasi-unanimité devant la commission, je reste très attentive et déterminée à me battre pour la sécurité des femmes!» a réagi Céline Amaudruz vendredi.
Le Parlement se penchera en plénum sur sa proposition qui démarre donc avec de très larges faveurs après le vote de cette fin de semaine en commission.