Fiers de leurs performances, les 4200 athlètes des Jeux paralympiques s'offriront ce dimanche un dernier tour de piste devant les 80 000 spectateurs du stade olympique de Londres. Même Rihanna et Coldplay devraient apporter leur soutien à cette cérémonie de clôture qui s'annonce grandiose. Mais combien de Romands pourront-ils les admirer en direct? Peu, très peu, puisque la RTS a décidé de faire l'impasse sur l'événement. Tout comme France 2 et France 3. Il faudra donc se rabattre sur France Ô, chaîne confidentielle, pour avoir une chance d'apercevoir les sportifs handicapés. Cela traduirait-il un manque d'intérêt général de la part des chaînes qui n'ont diffusé que de rares extraits des compétitions à des heures indues?

Maryrose Monnier, cofondatrice de l'association sportive lausannoise Fair Play

Non, je milite depuis vingt-cinq ans contre les discriminations envers les sportifs handi-capés et je suis scandalisée par la politique des programmateurs qui ne vise qu'à faire de l'audience. Les athlètes en situation de handicap méritent une bien plus grande considération.

Pourquoi les chaînes devraient-elles davantage s'intéresser à ce genre de compétitions? Parce que les sportifs non valides livrent des performances incroyables, qui forcent l'admiration. Je suis d'ailleurs outrée que l'on ne voie jamais aucune image des Special Olympics, ces jeux réservés aux handicapés mentaux.

Jean-François Develey, rédacteur en chef adjoint des sports RTS

Pas du tout! Nous avons engagé des moyens considérables en mobilisant deux collaborateurs qui ont réalisé des sujets de cinq à sept minutes sur place pendant un mois, notamment pour «Sport dimanche». Nous avons aussi proposé de nombreux portraits de sportifs romands. Ces Jeux ont été mieux couverts que les championnats de natation ou même de basketball.

Le sport représente 10 à 12% du temps d'antenne. Nos chaînes généralistes ne peuvent pas absorber des heures de direct supplémentaires.