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Attaque à TunisLa Tunisie prépare une marche contre le terrorisme

Des dizaines de milliers de personnes ainsi que de nombreux dignitaires sont attendus dimanche, à la suite de la sanglante attaque du musée du Bardo à Tunis.

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Vendredi, le musée du Bardo a ouvert ses portes aux élèves et aux lycéens avant le public lundi.Si le nettoyage a bien avancé, des impacts des balles de kalachnikov parsemaient encore des murs ce 27 mars.

Vendredi, le musée du Bardo a ouvert ses portes aux élèves et aux lycéens avant le public lundi.Si le nettoyage a bien avancé, des impacts des balles de kalachnikov parsemaient encore des murs ce 27 mars.

Keystone

La Tunisie préparait vendredi sa marche «contre le terrorisme» en espérant y rassembler dimanche des dizaines de milliers de personnes et un parterre de dignitaires étrangers, dont le président François Hollande, à la suite de la sanglante attaque du musée du Bardo.

«Je pense qu'il y aura des dizaines de milliers de personnes, d'ailleurs le président (Béji Caïd Essebsi) n'a pas manqué de faire appel au peuple Tunisien», a déclaré le porte-parole de la présidence Moez Sinaoui lors d'un point presse, évoquant «l'union sacrée» du pays face au «terrorisme».

M. Caïd Essebsi a lancé un appel mercredi soir à la télévision pour que les Tunisiens se mobilisent pour la marche qui doit débuter vers 10H00 GMT (11H00 locales) à la place Bab Saadoun pour s'achever devant le musée visé par une attaque le 18 mars ayant fait 21 morts -20 touristes et un policier.

«J'adresse un appel à toutes les Tunisiennes et tous les Tunisiens -jeunes, adultes, enfants- à (...) participer à cette marche pour exprimer la force de la Tunisie», a déclaré le président dans une brève allocution. Sur les réseaux sociaux, la présidence tunisienne diffuse depuis plusieurs jours les mots-clés #LeMondeEstBardo et #TheWorldIsBardo.

Hollande et Abbas présents

Parmi les invités de marque à avoir annoncé leur venue, figurent les présidents français, polonais et palestinien François Hollande, Bronislaw Komorowski et Mahmoud Abbas ainsi que le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo.

Tunis espère aussi la venue du Premier ministre italien Matteo Renzi, de l'Algérien Abdelmalek Sellal et de la haute représentante de l'Union européenne, Federica Mogherini.

A l'image du rassemblement pour Charlie

Ce rassemblement n'est pas sans rappeler celui organisé en janvier par François Hollande après l'attaque contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo et un supermarché casher de Paris.

Le parti islamiste Ennahda, allié au gouvernement avec ses ennemis d'hier de la formation de M. Caïd Essebsi, a annoncé sa participation à la manifestation en qualifiant le «terrorisme d'ennemi de l'Etat, de la révolution, de la liberté, de la stabilité et du développement».

La puissante centrale syndicale UGTT a également appelé «tous ses membres (...) et l'ensemble du peuple tunisien à participer massivement» à la marche. Pour sa part, le Front populaire, coalition de gauche et principale formation d'opposition, n'a pas encore annoncé si elle y prendrait part, certains voyant d'un très mauvais oeil la venue d'Ennahda.

Ennahda critiqué

Après l'attaque du musée, une partie de la gauche séculière avait dénoncé la participation d'Ennahda à toute forme d'union nationale «contre le terrorisme», jugeant que le parti islamiste entretenait des liens troubles avec la mouvance djihadiste, , en particulier lorsqu'il était au pouvoir de fin 2011 à début 2014.

Les politiques de gauche jugent Ennahda responsable, voire complice, des assassinats en 2013 de deux figures politiques anti-islamistes, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.

Le parti Massar a ainsi jugé que toute «union nationale basée sur les principes démocratiques, les valeurs républicaines pour lutter avec sincérité contre le terrorisme ne peut comprendre un parti politique connu pour ses liens avec des milieux terroristes».

Bientôt le Bardo reviendra au normal

Le musée du Bardo se préparait, lui, à reprendre une activité normale après l'attaque revendiquée par le groupe Etat islamique mais que les autorités tunisiennes ont dit avoir été dirigée par l'un des chefs d'un groupe affilié à Al-Qaïda. Vendredi, il a ouvert ses portes aux élèves et aux lycéens et lundi, il doit accueillir le public pour la première fois. Si le nettoyage avait bien avancé selon des journalistes, des impacts des balles de kalachnikov parsemaient encore des murs vendredi.

La Tunisie fait figure de rescapée du «Printemps arabe», sa transition vers la démocratie étant saluée par la communauté internationale alors que les autres pays ayant connu des révolutions en 2011 ont basculé dans le chaos, la guerre ou la répression.

(AFP)

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