Nouvelle loiLa Turquie fait un geste pour la liberté d'expression
La Turquie a dévoilé son intention de modifier son code pénal, restreignant la définition de propagande terroriste. Il s'agit d'améliorer la liberté d'expression, en conformité avec les demandes européennes.

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdoga.
La modification du code pénal en Turquie pourrait également permettre de faciliter un processus de paix récemment engagé avec le leader du PKK, emprisonné à vie.
Le projet, présenté mardi par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, devrait être transmis au Parlement au cours du mois. Il pourrait conduire à la libération de prévenus accusés d'être liés à la rébellion kurde, a indiqué à Reuters mercredi une source au ministère de la Justice.
La Turquie s'est servie de cette législation anti-terroriste pour poursuivre des milliers de responsables politiques, activistes, journalistes, souvent pour leurs déclarations ou leurs écrits.
Législation à amender
Le pays apparaît régulièrement sur la liste des états ne respectant pas la Convention européenne des Droits de l'homme. La Commission européenne a demandé à Ankara d'amender sa législation pour distinguer l'incitation à la violence et l'expression d'idées non violentes.
«Une règlementation a été préparée pour prémunir ce pays de tels problèmes, a déclaré le ministre de la Justice, Sadullah Ergin.
Si la législation est approuvée, elle devrait être bien accueillie en Europe, où Ankara est fréquemment critiquée sur la question des droits de l'homme et sur l'emprisonnement d'activistes politiques ou de journalistes.
Ce projet de réforme coïncide avec une offre du gouvernement pour mettre un terme à l'insurrection du Parti des travailleurs du Kurdistan grâce à des pourparlers de paix avec Abdullah Öcalan, leader du parti indépendantiste emprisonné depuis 1999. Plus de 40'000 personnes ont perdu la vie au cours de l'insurrection kurde, vieille de 28 ans.